vendredi 18 octobre 2013

VALLS DECOIT LA POLICE

" Manuel Valls a déçu les syndicats policiers de Guadeloupe et reçu un accueil mitigé des autorités locales en n'annonçant aucune mesure nouvelle pour renforcer la sécurité sur l'île, où 31 meurtres ont été recensés depuis le début de l'année.

Au deuxième jour de sa visite aux Antilles, le ministre de l'Intérieur a appelé les forces de l'ordre à renouveler leurs méthodes d'intervention et leur organisation.

"Quand la Martinique, la Guadeloupe ou Saint-Martin ont peur, quand la jeunesse se tue, quand la violence gagne du terrain, quand la drogue et les armes imposent leur ordre, c'est toute la France qui va mal", a-t-il déclaré jeudi lors d'une visite commissariat central de Pointe-à-Pitre-Les Abymes.

Il a rappelé que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, venu en juin dernier sur l'île de 400.000 habitants, s'était engagé à ajouter au dispositif actuel 27 policiers, qui "seront tous présents sur le terrain" d'ici fin 2013.
La Zone de sécurité prioritaire (ZSP), créée en novembre 2012 sur Pointe-à-Pitre/Abymes, où sont concentrés "60 % des vols avec violence et 40% des vols à main armée commis sur l'ensemble de la Guadeloupe", sera agrandie, a-t-il ajouté.

Mais pas d'importants moyens nouveaux à l'horizon, sans les exclure une fois qu'un bilan complet de la ZSP aura été fait.

"Le principe des ZSP n'est pas de tout attendre d'en haut, mais de prendre son destin en main. C'est sur le levier des organisations et des méthodes d'intervention que nous devons agir", a expliqué Manuel Valls.
"La question n'est pas tant celle de la quantité des effectifs, que de la qualité de leur emploi. Des marges de progression existent, il faut les exploiter", a-t-il dit.

"ÉNORME DÉCEPTION"

Au même moment, quelques policiers, en uniforme et rangés, ont soupiré et secoué la tête ostensiblement.
Christian Klock, le secrétaire départemental du syndicat Unsa-Police, a transmis au ministre le recueil des 10.000 signatures d'une pétition contre la violence et l'insécurité.

"Notre déception est à la hauteur de nos attentes: énorme. Il n'y a aucune mesure. On nous demande d'optimiser avec l'existant, de mutualiser. Alors que, ce soir, La Guadeloupe aurait dû être déclarée grande cause nationale!", a-t-il dit.

Le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou (Parti progressiste démocratique guadeloupéen, gauche) s'est réjoui que "le ministre soit venu".

"C'est à nous de nous interroger sur ce que nous avons fait de notre société", a-t-il estimé. "Mais si dans un an, il n'y a pas de nouvelle augmentation des effectifs, nous serons tout de même en droit de dire au gouvernement qu'il n'est pas fidèle à ses promesses."

Le Comité du tourisme des îles de Guadeloupe tente quant à lui de préserver l'image de l'île.
"Il convient de rappeler que les îles de Guadeloupe sont une destination sûre, dans laquelle on ne déplore aucune criminalité envers les touristes", dit-il dans un communiqué. "La criminalité se restreint à certains quartiers bien identifiés." "


En même temps, je vois pas à quoi ils s'attendaient....

MARIAGE HOMO : LA DICTATURE CONTINUE

" Les maires et leurs adjoints sont tenus d'unir les couples de même sexe et ne peuvent invoquer une clause de conscience, a déclaré vendredi le Conseil constitutionnel, désavouant ainsi les édiles opposés à la loi sur le mariage homosexuel.

Les Sages ont rejeté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) qui demandait l'annulation de la circulaire du 13 juin 2013 relative "aux conséquences du refus illégal de célébrer un mariage de la part d'un officier d'état civil".

"Le Conseil a jugé qu'eu égard aux fonctions de l'officier de l'état civil dans la célébration du mariage, le législateur n'a pas porté atteinte à leur liberté de conscience. Il a jugé les dispositions contestées conformes à la Constitution", précisent-ils dans un communiqué.

Après la promulgation de la loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de même sexe et le refus annoncé par plusieurs maires de célébrer des mariages gay, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait publié cette circulaire.

Il y rappelait "qu'en dehors de cas prévus par la loi, le refus de célébration constitue une voie de fait".
Il est également rappelé que le maire et les adjoints sont des officiers d'état civil et qu'à ce titre ils célèbrent les mariages et que ces fonctions peuvent être déléguées à un conseiller municipal "en cas d'absence ou d'empêchement du maire et des adjoints".

"Si le motif du refus tient à l'orientation sexuelle des époux, l'officier d'état civil s'expose aux peines de cinq ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende pour délit de discrimination", souligne encore la circulaire.

Elle ajoute que le maire et les adjoints s'exposent à des sanctions disciplinaires allant de la suspension temporaire à la révocation par décret pris en conseil des ministres.

LES OPPOSANTS EN APPELLENT À L'EUROPE
Le rejet de cette QPC est un nouveau revers pour les opposants au mariage homosexuel. Le Conseil constitutionnel avait validé dans son intégralité le 17 mai la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels.

Le conseiller régional d'Ile-de-France Jean-Luc Romero, ex-UMP apparenté PS, s'est réjoui du rappel à la loi des "maires homophobes".

"L'application de la loi de la République n'est pas à conscience variable", dit dans un communiqué ce militant de la cause homosexuelle.

Ludovine de la Rochère, présidente de "La Manif pour tous" opposée au mariage homosexuel, a dénoncé sur i>TELE une décision "gravissime" dans "la patrie des droits de l'Homme".

"Nous allons nous tourner vers la Cour européenne des droits de l'Homme", a-t-elle annoncé.
Un rendez-vous a été demandé avec François Hollande qui, a-t-elle rappelé, avait reconnu le 20 novembre 2012, lors du congrès des maires de France, "la liberté de conscience" des édiles.

Pour Franck Meyer, porte-parole du collectif des maires pour l'enfance, "cette fonctionnarisation de la fonction d'élu" est "inquiétante".

Le Conseil constitutionnel, a-t-il estimé sur i>TELE, "ne répond pas" à la requête des maires récalcitrants.
"Cela signifie-t-il qu'on laissera aux juges la liberté d'apprécier les situations particulières? Ça pourrait créer bien des tensions à certains endroits de notre territoire", a-t-il dit.

"Si c'est pour fermer la porte à la liberté de la conscience que les choses sont écrites, alors dans ce cas-là, j'ai envie de dire que ce texte est peut-être une petite phrase pour le Conseil constitutionnel, mais que ce serait un grand recul pour l'application des droits de l'Homme et du citoyen", a-t-il ajouté. "