" Le Front National devance pour la première fois les autres partis dans un sondage d'intention de vote portant sur une élection à caractère national. Selon l'enquête Ifop réalisée pour Le Nouvel Observateur, le parti d'extrême droite est actuellement crédité de 24% des voix pour les élections européennes de mai 2014. C'est deux points au dessus de l'UMP (22%), cinq au-dessus du PS (19%) et 13 au dessus du Modem et de l'UDI (11%). Europe Ecologie-les Verts, qui avaient séduit 16,3% des électeurs aux dernières élections européennes en 2009, ne sont plus crédités, eux, que de 6% des voix.
Le FN progresse de trois points par rapport au dernier sondage effectué en mai en vue des prochaines élections européennes - un scrutin qui sert souvent de défouloir, quand il n'est pas purement et simplement ignoré. Il était alors crédité de 21% des voix, à égalité avec l'UMP et le PS.
Le FN pique des intentions de vote au sein de la gauche
«La progression du FN se fait essentiellement dans trois catégories, note Le Nouvel Observateur: les personnes âgées, où le parti de Marine Le Pen réalisait jusqu'à présent des scores inférieurs à la moyenne nationale; les ouvriers, où il était déjà très puissant [...]; les soutiens de François Hollande à la présidentielle, enfin, qui n'étaient de 3% à faire le choix du FN dans l'enquête de mai dernier alors qu'ils sont aujourd'hui 11%». Des chiffres qui, s'ils se vérifient dans les urnes, ouvriraient la voie à une véritable recomposition du paysage politique, dans lequel le FN occuperait une place centrale.
Lors des dernières élections européennes en 2009, le Front National avait subi un revers, deux ans après la présidentielle, en remportant 6,34% des suffrages contre 9,81% lors du précédent scrutin en 2004.
Sa progression vertigineuse dans ce sondage Ifop ne garantit en rien sa traduction dans les urnes. Elle confirme toutefois la poussée du FN dans les sondages -24% des Français se disent prêts à voter pour lui aux élections municipales- et constitue un avertissement de taille pour les autres formations politiques, qui peinent à mobiliser leurs électeurs. "