" Faisant face au danger que présente le terrorisme islamiste, les sociétés européennes commettent une erreur qui leur pourrait être, sur le long terme, fatale.
En analysant la situation Syrienne, en étudiant les attentats du 11 Septembre 2001 ainsi que les attaques de Madrid et de Londres, et en faisant le lien avec les guerres menées en Tchétchénie, au Kosovo, en Bosnie et en Algérie, il semblerait que le concept de Jihad ne soit qu’une forme de justification religieuse que se donnent des groupes armées musulmans pour atteindre leurs objectifs socio-politiques. Néanmoins, une grave faille stratégique peut dériver du fait de limiter la notion de Jihad à un type de conflit généré par des groupuscules fondamentalistes proches ou sympathisants avec l’idéologie apocalyptique d’Al Qaeda. Il est certainement vrai que les fous d’Allah qui se font exploser dans les bazars pakistanais partagent la même vocation que ceux qui brûlent des Eglises en Syrie et en Egypte, inspirant ainsi les imams des banlieues européennes. Pourtant si la violence d’une explosion peut en elle-même prouver la force de l’idéologie Jihadiste, elle peut voiler les yeux face à une réalité qui est en elle-même plus grave et largement plus néfaste pour l’Occident et la civilisation Judéo-Chrétienne. Le Jihad, en tant que concept religieux ne se limite pas simplement à la violence armée à des fins de prosélytisme, au contraire la forme armée du jihad n’est considérée dans le Coran que comme une variante mineure du plus large effort que tout musulman doit accomplir dans sa vie pour se rapprocher de Dieu, entre autre se garantissant une place au paradis en propageant sa foi et sa vision de la loi divine.
Dans un découpage géopolitique aussi simple que fonctionnel, l’Islam divise le monde en deux entités. Dar-Al Islam, territoires où la loi Coranique est appliquée, et Dar-Al Harb, territoires en guerre avec le monde musulman dans lesquels la loi Coranique n’est pas encore appliquée. Théologiquement, aucune paix absolue n’est envisageable entre ces deux entités, seulement des périodes de non-guerre peuvent être considérées comme souhaitables, périodes qui servent au monde musulman à s’enrichir et à préparer le terrain pour une meilleure approche dans l’optique finale de propager la religion de Mohammed.
Cette considération est structurelle pour comprendre au mieux la relation qui existe entre une grande portion des communautés musulmanes résidant en Europe et leurs pays d’accueil. L’ex-Rais libyen avait été cité en disant que l’Islam n’a pas besoin de bombes pour envahir l’Europe, simplement de ses femmes. Effectivement le poids démographique des populations Islamiques résidant en Europe, lié à la tendance et au prosélytisme de ces mêmes communautés, est une arme beaucoup plus efficace que n’importe quelle attaque ou destruction. Pour cela deux exemples doivent être adressés pour comprendre le risque que l’Europe et la France courent en ce moment.
Au cours d’une patrouille Vigipirate dans le quartier d’affaires parisien de la Défense, un militaire a été gravement blessé le 26 Mai 2013. Un homme invoquant sa volonté de mener un Jihad personnel contre l’Etat a attaqué le soldat qui était en train de d’accomplir sa mission. Cette forme d’attentats, aussi dangereuse et dramatique soit-elle, a des effets bien plus négatifs que l’on puisse l’imaginer. Elle permet à l’opinion publique de s’asseoir dans l’idée que le danger Islamiste ne provient que d’une très faible minorité d’individus prête à tuer et à être tués pour la propagation de leur foi.
Au contraire, l’Islamisation se fait de manière plus subtile et plus travaillée que cela, elle implique une plus large tranche de la population musulmane de France et elle s’insère dans toutes les failles possibles de notre système.
Le 27 Novembre 2013, le tribunal administratif de Grenoble a obligé la prison de Saint-Quentin-Fallavier à servir des repas halal à ses détenus musulmans, ou à tout détenu souhaitant recevoir ce type de repas. En soi, cette nouvelle peut facilement passer inaperçue pourtant elle devrait être considérée pour ce qu’elle représente réellement. Le musulman a la possibilité de mener un jihad, un combat personnel, ayant des résultats beaucoup plus forts que l’attaque au cutter contre un militaire en patrouille. L’action personnelle liée aux revendications communautaires est beaucoup plus efficace à propager l’Islam dans les démocraties occidentales. Le droit de pratiquer sa religion dans un centre pénitentiaire est certainement un droit de tout citoyen dans une démocratie moderne, pourtant en sachant qu’un très grand nombre de conversions à l’Islam a lieux en prison ou dans les quartiers avec une forte population ayant connue des situations carcérales, l’innocence de telles requêtes ne peut qu’être légitimement mise en doute. Le lien doit être fait entre cet épisode et les prières de masse dans les rues parisiennes, les menaces faites aux non-musulmans dans les quartiers où ces derniers sont en minorité ainsi qu’avec les efforts faits pour adapter les règles des institutions républicaines aux besoins propres à une communauté.
Dans son œuvre présentant une vision post-apocalyptique d’une France Islamisée, l’auteur russe, Elena Tchoudinova, écrit : « Quand on commence à faire des concessions, on ne peut plus s’arrêter ». Cette maxime semble avoir été bien comprise et assimilée par les communautés musulmanes qui vivent en Europe mais qui considèrent que leur devoir est celui d’Islamiser cette terre et non pas de s’adapter à ses règles. Pour cela, l’action armée aussi dangereuse soit-elle ne doit pas être une poudre dans les yeux des sociétés européennes. L’acte terroriste en soi ne doit pas être vu comme le début et la fin d’un processus qui serait contré par des mesures sécuritaires. Le jihad qui vise à faire de l’Europe une partie de Dar al-Islam se base sur une volonté de vaste communauté à vivre avec un seul but, obliger des gouvernements faibles et ignorants à entrer dans une logique de concessions qui n’a pas de limites. "