vendredi 26 juillet 2013

ENERGIE RENOUVELABLE : LA NOTE SERA SALEE

" Chères énergies renouvelables. Dans un rapport rendu jeudi, la Cour des comptes constate qu'entre 2005 et 2011, le coût de la politique en place par les pouvoirs publics pour les développer a représenté 14,3 milliards d'euros en cumulé pour le contribuable et le consommateur. Dans le même temps, la part des énergies renouvelables en France est passée de 10,3% à 13,1%, pour un objectif de 23% en 2020, souligne le gendarme des finances publiques. L'effort à faire de 2012 à 2020 représente donc «globalement six à sept fois ce qui a été réalisé» lors des sept années précédentes, relève la Cour des comptes.Ainsi, les surcoûts des énergies renouvelables répercutés dans la CSPE, une taxe incluse dans la facture d'électricité, devraient atteindre 8 milliards d'euros par an en 2020 (soit quatre fois plus qu'en 2012), pour une dépense supplémentaire pour le consommateur de l'ordre de 40 milliards en cumulé d'ici la fin de la décennie (contre 3,3 milliards entre 2005 et 2011). Viennent s'ajouter le coût du fonds chaleur (240 millions d'euros par an actuellement), des mesures fiscales (crédit d'impôt développement durable, TVA réduite) et celui des investissements nécessaires pour adapter le réseau électrique aux nouvelles énergies (5 à 6 milliards d'euros selon la Cour). 

Le premier président de la Cour, Didier Migaud, s'est refusé jeudi à donner une facture globale, dont le calcul est encore trop risqué selon lui. «Le coût devrait être important pour le contribuable et le consommateur d'électricité, davantage que ce qui est habituellement imaginé», a-t-il cependant averti lors d'une conférence de presse. Ces investissements sont-ils justifiés, au regard de leurs bénéfices écologiques et économiques? Didier Migaud a renvoyé la question «aux politiques». Mais la Cour, qui intervient une semaine après la fin du débat national sur la transition énergétique, va plus loin dans son rapport.

«Le coût croissant du soutien au développement des énergies renouvelables conduit à s'interroger sur sa soutenabilité à long terme», écrit-elle. Message principal: «Il faut redoubler d'efforts pour améliorer le rapport coût-efficacité de chacun des dispositifs d'aide existants et savoir arbitrer sur les soutiens aux différentes filières.» Il s'agirait de réorienter les aides «vers les filières les moins coûteuses au mégawattheure produit» (éolien terrestre, biomasse, etc.) tout en veillant aux avantages industriels qu'elles procurent à la France.

Dans le viseur de la Cour figure notamment l'électricité photovoltaïque, qui capte près des deux tiers de la part de la CSPE dévolue aux renouvelables, alors qu'elle ne produit que 2,7% de l'électricité «verte» en France. «Un mégawattheure d'énergie solaire entraîne une dépense de rachat de 500 euros, alors que cette dépense est de 34 euros pour l'éolien et 20 euros pour la biomasse», relève son rapport, même si la Cour reconnaît que les prix du solaire ont fortement baissé depuis deux ans.Reste que la somme payée par le consommateur pour le photovoltaïque en 2011 est ainsi sept fois supérieure aux 300 millions «maximum» dévolus à la recherche sur les énergies renouvelables en France, souligne-t-il. Sur ce volet, la Cour recommande d'investir davantage dans le stockage de l'électricité, un verrou technologique majeur. Elle suggère aussi d'étendre l'assiette de la CSPE à d'autres énergies, comme elle l'avait déjà fait en 2011. Quant aux retombées socio-économiques, elles sont jusqu'ici «plutôt décevantes»: l'emploi dans les énergies renouvelables est passé de 58.460 en 2006 à 83.260 en 2012 (après un pic de 98.580 en 2010), mais «loin des centaines de milliers autrefois évoqués», note-t-elle.

Le rapport intervient alors que les partisans des renouvelables déplorent le retard pris par la France, par rapport à l'Allemagne notamment. Avec un objectif national de 23% d'énergies renouvelables, la France est sur le papier l'un des quatre pays qui auront les efforts les plus importants à accomplir avec l'Irlande, le Royaume-Uni et le Danemark, selon la Cour des comptes. "

LA FRANCE CHAMPIONNE DES DEPENSES SOCIALES

" La France est toujours le pays qui consacre le plus de moyens à ses dépenses sociales, qui devraient atteindre 33% de son produit intérieur brut cette année.
Dans une étude publiée jeudi, l'OCDE indique que, du fait de la crise, et la hausse des allocations chômage et autres prestations, les dépenses sociales réelles ont augmenté de 10% environ dans ses pays membres depuis 2007/2008.
Seuls deux pays ont évolué contre la tendance, la Grèce et la Hongrie, avec des baisses de respectivement 14% et 13%.
A l'inverse, c'est en Corée que la progression a été la plus forte (29%), "cette évolution reflétant l'augmentation des dépenses liées aux pensions et autres prestations telles que les aides à la garde des enfants".
Selon l'OCDE, c'est la France qui consacre la plus grosse part de son PIB à la politique sociale, avec 32,1% en 2009, suivie par le Danemark (30,2%) et la Suède (29,8%), contre 22,1% pour la moyenne OCDE.
Les projections de l'organisation pour 2013 placent la France toujours en tête, avec 33,0% du PIB, devant le Danemark (30,8%) et la Belgique (30,7%). Par comparaison, la moyenne des pays de l'OCDE est attendue à 21,9% et celle des 21 pays de l'Union européenne membres de l'OCDE à 25,1%. "