" François Hollande a été chahuté à plusieurs reprises mercredi par des agriculteurs qui l'ont hué lors d'une visite au salon de l'élevage de Cournon d'Auvergne, près de Clermont-Ferrand.
A l'arrivée du président, des huées, des "Le Pen, Le Pen", des "démission" et autres "nous, on paie" ont surgi dans l'assistance, où l'on entendait aussi des "François, François" et des applaudissements d'encouragement.
La visite présidentielle de plus de deux heures dans les stands du salon a également été émaillée de huées.
Certains agriculteurs sont venus présenter leurs doléances directement au président, interpellé sur les retraites, l'installation des jeunes ou encore le prix du lait.
"Les aides, on les voit pas", a dit une éleveuse ayant voté Hollande en 2012. "Les agriculteurs sont en danger, la coupe est pleine", a lancé un producteur de lait de Haute-Saône au passage du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
"Je suis interpellé, c'est normal. C'est une profession qui a beaucoup de difficultés, l'agriculture, l'élevage", a dit François Hollande à quelques journalistes.
"C'est bien normal qu'ils viennent directement me le dire. Je suis là pour ça, pour entendre et pour donner des réponses", a-t-il ajouté avant de prononcer un discours portant notamment sur la redistribution des aides agricoles.
Interrogé à propos de cet accueil sonore, Stéphane Le Foll a déclaré : "J'entends d'abord les cloches des vaches. Il ne faut pas non plus faire comme s'il n'y avait que ça".
"Il y a des sifflets qui viennent aussi de gens qui font de la politique", a-t-il fait remarquer.
Le ministre de l'Agroalimentaire, Guillaume Garrot, a souligné pour sa part la qualité du contact entre le président et ses concitoyens.
"Ce que je retiens, c'est que quand le président de la République se déplace, il n'y a pas de barrière, pas de figurants pour faire la claque. Là ce sont les Français qui s'expriment avec leur coeur", a-t-il dit. "Heureusement que le président ne va pas que là où c'est facile".
A la question de savoir si le chef de l'Etat, qui a remis le gouvernement au pas lors du conseil des ministres après une série de "couacs", passait une journée difficile, Guillaume Garrot a répondu : "La tâche n'est pas simple, nous le savons bien. Mais on est là justement pour travailler, pour avancer et pour obtenir des résultats". "