" Un an après une circulaire qui devait rompre avec les expulsions, l’intégration des Roms se fait toujours dans un climat délétère en France. Paru le 26 août 2012, ce texte signé par sept ministres devait mieux encadrer les évacuations grâce notamment à un “diagnostic social” des camps illégaux que doivent dresser les préfets avant les expulsions.
"Une véritable situation de nomadisme forcé" selon le Défenseur des droits
Un an plus tard, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, souligne dans un rapport la non-application fréquente de la circulaire, en particulier l’absence de mesures pour assurer l’hébergement d’urgence, le suivi de la scolarisation et des soins des Roms expulsés.
L’auteur note que "l’utilisation de la répression est mise en œuvre de manière systématique" pour les évacuations. Un recours à la force qui place les Roms "dans une véritable situation de nomadisme forcé".
De véritables bidonvilles
Une enveloppe de 4 M€ a été consacrée à cette question par le gouvernement qui a par ailleurs réduit l’aide au retour dans le pays d’origine. 50 projets de diagnostic et d’intégration présentés par des associations ont été retenus, ciblant 16 500 Roms, sur une estimation de 20 000 personnes vivant dans des bidonvilles.
À titre d’exemple, l’un de ces diagnostics a synthétisé le parcours d’une quarantaine de Roms. Certains déclarent avoir habité jusqu’à cinquante camps successifs en sept ans, plusieurs sont malades.
En préfecture, on confirme, en privé, que ces diagnostics sont loin d’atteindre leur but. La priorité reste aux évacuations souvent réclamées par riverains ou mairies. "Les diagnostics sont faits pour se donner bonne conscience juste avant l’évacuation", déplore Umberto Guerra, de l’association Romeurope. Les soutiens des Roms dénoncent un manque de volonté politique et un climat délétère, à sept mois des municipales.
Quel alternative pour les Roms ?
Mercredi, l’hebdomadaire Valeurs actuelles a titré sur une "overdose" de Roms, et plusieurs responsables politiques les ont visés au cours de l’été, entretenant l’amalgame avec les gens du voyage. "Il n’y a pas eu d’alternance politique pour les Roms et les communes ne jouent pas le jeu", juge Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du Monde, qui dénonce une intensification des expulsions depuis l’été.
En Seine-Saint-Denis par exemple, où se concentrent plus de 3 000 Roms sur des terrains vagues ou sous des bretelles d’autoroute, les expulsions se succèdent, souvent en vain : chassés d’un site, les Roms se dispersent dans les campements des environs et les communes voisines.
Refus de s'intégrer ?
Si Médecins du Monde s’indigne que des populations soient "jetées dans l’errance, ce qui constitue une barrière importante à leur intégration sociale et à leur suivi sanitaire", de nombreux responsables mettent en doute la volonté des Roms de s’intégrer.
"Ils refusent les solutions de relogement qui leur sont proposées", souvent des nuits d’hôtel réservées en urgence faute de places pérennes dans un parc HLM saturé, se défend-on ainsi dans une préfecture d’Ile-de-France.
Du côté des services de l’État, on espère que les programmes pour l’accès au marché du travail porteront leurs fruits. Plusieurs projets sont en gestation, notamment pour offrir aux Roms des emplois agricoles non pourvus en zone rurale.
LA LOI VA CHANGER
Citoyens européens depuis 2007, les Bulgares et les Roumains peuvent entrer librement en France, mais seulement pour des séjours de moins de trois mois. La France, comme d’autres pays membres, leur a imposé des mesures transitoires restreignant leur droit au travail : ils doivent détenir titre de séjour et autorisation de travail.
Le 1er janvier 2014, les mesures transitoires doivent tomber : Roms bulgares et roumains bénéficieront alors des mêmes droits que les ressortissants des pays de l’UE. Leur droit au séjour ne pourra être limité que s’ils représentent une menace grave pour l’ordre public, ou s’ils ne disposent pas de ressources suffisantes et constituent une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale français, selon la loi. "
http://www.midilibre.fr/2013/08/24/en-france-les-roms-forces-au-nomadisme%2c748876.php
Le tout, avec la bénédiction de l'UMPS...
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