samedi 18 janvier 2014

PACTE DE RESPONSABILITÉ : LES FRANÇAIS SONT LUCIDES

" Près des trois quarts des Français (74%) ne font pas confiance à François Hollande et au gouvernement pour réaliser des économies importantes dans la dépense publique et presque autant (73%) ne font pas non plus confiance aux entreprises pour créer des emplois en échange des baisses de charges promises par le chef de l'Etat, selon un sondage Ifop.

L'enquête réalisée pour Sud-Ouest Dimanche et diffusée samedi montre "l'ampleur de la défiance régnant aujourd'hui dans le pays et sur l'intensité des efforts qui devront être consentis pour crédibiliser" le "pacte de responsabilité" proposé par François Hollande, souligne l'Ifop.

Sans surprise, les profils des sceptiques ne sont pas les mêmes concernant le gouvernement et les entreprises: 43% des sympathisants de l'UMP font ainsi confiance aux entreprises pour jouer le jeu contre 24% seulement des sympathisants socialistes.

Inversement, ces derniers sont 69% à accorder leur confiance à François Hollande contre 10% seulement parmi les partisans de l'UMP.

La défiance est en revanche généralisée chez les électorats du Front de gauche et du Front national: 82% des sympathisants du Front de Gauche et du FN ne font pas confiance aux entreprises pour créer les emplois, et 61% des premiers et 90% des seconds ne font pas confiance au gouvernement.

Le sondage a été réalisé du 15 au 17 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 996 personnes interviewées par questionnaire auto-administré en ligne. "

MARRE DE LA CATOPHOBIE

" Lancée quelques heures avant la conférence de presse de François Hollande, une pétition adressée au pape François a recueilli plus de 65 000 signatures en quatre jours. Elle dénonce la situation de "malaise" dans laquelle se trouveraient "les catholiques de France qui se sont levés en masse l'an dernier pour crier leur opposition à la loi dite du mariage pour tous [...] [et qui] n'ont pas été écoutés par Monsieur François Hollande". Elle pointe "une campagne médiatique de dénigrement d'une rare violence" contre eux : "Les catholiques de France sont las d'être un groupe religieux de qui l'on puisse se moquer en toute impunité." Le Point.fr a rencontré Julie Graziani, l'une des trois rédactrices de ce texte. 

Julie Graziani : Nous n'avons jamais conçu ce texte comme une pétition, mais comme une supplique ou une lettre ouverte. Il se trouve que le site l'a affichée comme une pétition, mais ce n'était pas notre intention. Quoi qu'il en soit, et même si nous ne sommes pas spécialistes en droit canon, les canons 212 et 1417 précisent que l'on peut très bien s'adresser au pape directement, comme à n'importe quel évêque, tout comme le pape s'adresse directement aux fidèles. Et c'est d'ailleurs ce que fait le pape François très régulièrement et très simplement.

Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de court-circuiter les canaux habituels, en particulier les évêques ?

Nous n'avons pas la prétention de suggérer au pape une conduite ni de l'informer sur des choses qu'il sait déjà, mais de lui dire que les catholiques de France sont dans un profond désarroi. C'est un message qui est envoyé de la base, un cri d'alerte. Nous ne sommes soutenus par aucun mouvement et aucun parti et n'accepterons pas d'être récupérés ou instrumentalisés.

Qui êtes-vous ?

Nous sommes un groupe d'une centaine de chrétiens engagés dans la cité et âgés, pour la plupart, d'une trentaine à une quarantaine d'années. Nous échangeons régulièrement sur Internet pour débattre et proposer des initiatives. C'est ainsi que nous avons créé un collectif anti-Gleeden (un site de rencontre qui s'adresse aux personnes mariées, NDLR), qui a déposé une plainte au Jury de déontologie publicitaire. Il ne s'agit pas d'interdire l'adultère, bien entendu, mais nous estimons qu'on ne doit pas en faire la promotion dans l'espace public, surtout s'il est visité par des enfants et de jeunes adolescents.

Quelles sont vos revendications ?

Elles s'inscrivent dans le sillage de la contestation de la loi Taubira, qui a servi de catalyseur et de révélateur. Elles sont de deux ordres : d'abord, nous souhaitons que le gouvernement mène une politique plus respectueuse de la personne humaine, ce qui suppose que des droits fondamentaux, tels que le droit à la vie, bénéficient d'une réelle protection. À cet égard, nous voulons que le gouvernement fasse connaître sa position sur les réclamations de GPA et PMA, dont nous considérons qu'elles sont des pratiques de marchandisation des enfants. Et nous sommes inquiets, vigilants et prêts à nous mobiliser dans le cadre du débat à venir sur la fin de vie. Sur tous ces sujets, comme sur la théorie du "gender", qui se propage de façon insidieuse, nous voulons bénéficier d'une véritable liberté d'expression, quand bien même notre parole contredirait l'action gouvernementale.

Vous parlez également de "malaise". Qu'entendez-vous par là ?

Nous avons le sentiment d'être l'objet d'une campagne de dénigrement d'une rare violence qui s'est amplifiée depuis le vote de la loi Taubira. Nous sommes indignés par les attaques et les profanations d'églises encouragées par le silence du gouvernement, quand il ne s'en moque pas ouvertement. Nous n'acceptons pas que les catholiques soient le seul groupe dont on puisse se moquer en toute impunité. On en a marre de la petite catophobie ordinaire !

Cette lettre ouverte a été mise en ligne quelques heures avant la conférence de presse de François Hollande. Qu'avez-vous pensé de sa condamnation des actes anti-chrétiens qui visait en particulier les Femen ?

Nous apprécions cette condamnation d'actes odieux (le 20 décembre, une activiste a mimé un avortement devant l'autel de l'église de la Madeleine, NDLR), mais cette déclaration vient tardivement et du bout des lèvres. Surtout, elle vient quelques jours avant la visite au pape de François Hollande. C'est donc une déclaration de circonstance. Je note enfin que le souverain pontife y a été qualifié d'"utile", ce qui est d'une condescendance stupéfiante, mais qui est, somme toute, révélateur d'un gouvernement qui n'envisage la personne humaine que sous l'angle de "l'utilité". "

FDG ET PC : AUCUNE FIGURE



" Couteau entre les dents, faucille au poing et marteau en tête, il fut une époque, pas si lointaine, où le Parti communiste français, succursale parmi d’autres de la grande Union soviétique, ne vivait et n’agissait que dans la préparation et l’attente du « Grand Soir ». L’avenir était rouge et les militants du parti, moines-soldats de la Révolution, n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer le réformisme mou, les compromissions, les abandons de leurs plus proches adversaires, ces sociaux-démocrates qu’ils préféraient stigmatiser du doux nom de « social-traîtres ».

Que les temps ont changé ! Il existe toujours, sous un nom immuable, un parti constitué d’une part de quelques milliers de militants qui, les yeux grand fermés sur la réalité, veulent encore y croire, et dont la foi inébranlable – aussi respectable qu’absurde – s’enracine dans la fidélité à une idéologie souillée par sa propre histoire, et d’autre part quelques milliers d’élus nationaux et locaux pour qui le plus important et le plus urgent est de conserver les quelques positions, les quelques mandats parlementaires et municipaux dont leur organisation et eux-mêmes tirent leurs moyens d’existence.

Réduit à n’être plus que l’une des deux principales composantes du Front de gauche, le Parti communiste y est associé avec le Parti de gauche qui condamne jour après jour, par la voix éloquente et gouailleuse de son orateur tribunitien, la dérive du capitaine de pédalo, son apostasie libérale et la trahison des « social-traîtres » d’aujourd’hui. Jean-Luc Mélenchon est ce qu’il est. Au moins ne contestera-t-on pas qu’il y a une cohérence entre son discours, ses idées et sa conduite.

C’est sur cette base qu’aux municipales de mars le Parti de gauche fait, dans la moitié des villes de plus de 20 000 habitants, liste commune avec le Parti communiste sous l’étiquette du Front de gauche et ne ménage pas ses critiques aux « social-traîtres ». Oui, mais dans l’autre moitié des villes de plus
de 20 000 habitants, le Parti communiste, comme depuis des décennies les radicaux de gauche et comme depuis quelques années les Verts, accepte de passer sous les fourches caudines des grands frères socialistes et de trahir ses idéaux pour quelques lentilles de plus.

Comment un parti qui se prétend encore le défenseur de la classe ouvrière (de ce qu’il en reste), de la petite paysannerie (de ce qu’il en reste) et des couches sociales les plus défavorisées (sans cesse plus nombreuses, elles) peut-il s’acoquiner avec une majorité hégémonique qui vient de se pacser officiellement avec l’idéologie libérale ? Cette schizophrénie reflète le désarroi d’un parti moribond, écartelé entre la préservation de ses intérêts, de ses acquis, de ses prébendes et la fidélité à ses origines et à ce qui fut sa raison d’être. On comprend que Mélenchon et les siens stigmatisent à leur tour le comportement des « coco-traîtres ». "

300 MILLIONS POUR LES ZEP : LE FIASCO DE L'EDUCATION NATIONALE

" Il est des vérités qui sont désagréables à entendre. Les effets d’annonce du ministre de l’Éducation nationale sont le révélateur officiel d’un constat affligeant : celui de l’échec d’un des principaux ministères dans sa mission régalienne de transmission du savoir.

La réalité est incontestable et préoccupante : un enfant sur cinq en difficulté, une insécurité permanente, une ghettoïsation de nombreux établissements, un niveau général en chute libre…

Fidèle à ses habitudes, la gauche pseudo-progressiste refuse de voir la vérité en face et n’évoque à aucun moment les raisons du malheureux bilan. Elles sont pourtant flagrantes et se résument en trois points essentiels, trois paramètres néfastes qui, combinés, mènent à l’évident fiasco.

Le premier réside dans une approche pédagogique soixante-huitarde qui a voulu remettre en cause les méthodes qui avaient fait leurs preuves auparavant. Il fallait adoucir les rapports entre l’enseignant et l’élève, l’adulte et l’enfant, et sous des prétextes idéologiques d’un autre temps, transgresser les repères et les traditions. L’obéissance et la discipline étaient perçues alors comme des notions autoritaires qu’il fallait bannir pour faire naître l’homme nouveau, le citoyen éclairé du monde idéal. Vaste blague aux effets dévastateurs !

La seconde cause qui s’inscrit dans l’évolution sociétale voulue par nos élites intellectuelles est la dissolution progressive de la cellule familiale. Dans la plus pure tradition socialiste, il convient pour ceux qui détiennent la science infuse de « soustraire l’enfant à l’influence néfaste de la famille ». La famille, cellule de base de nos sociétés, est pour ces esprits pervers un obstacle à l’épanouissement de l’enfant. Quelle abomination intellectuelle ! Résultat : des enfants livrés à eux-mêmes au sein de familles décomposées. Absence de repères familiaux, oubli des plus élémentaires règles morales et effacement des traditions. Il n’en fallait pas plus pour déboussoler notre descendance.

Enfin, dernier paramètre et non des moindres, les conséquences catastrophiques d’une immigration massive que la nation ne peut pas assimiler. Comment imaginer maintenir le niveau de notre école quand une partie non négligeable des nouveaux arrivants – enfants et parents – ne maîtrisent pas la langue de notre pays et sont parfaitement étrangers à la culture et aux règles morales qui ont fondé notre société ?

Les solutions proposées consistent à revaloriser les indemnités des enseignants « volontaires » pour servir en Zones d’éducation prioritaires, à augmenter leur nombre, à injecter des millions d’euros et à pratiquer des incantations pour rehausser le niveau. En réalité, notre système s’est mis au niveau des plus faibles, des nouveaux arrivants, et tant pis pour nos enfants, sacrifiés sur l’autel de l’égalité des chances à la sauce planétaire.

La vérité est évidente, mais il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, ou plutôt qui ne peut pas voir, tant cette prise de conscience serait contraire au règne du dogme et de l’idéologie. "

L'EURO VA NOUS PLOMBER

" François Hollande promet une baisse massive des charges des entreprises (30 milliards en plus des 20 milliards issus du crédit d’impôt compétitivité) afin de restaurer la compétitivité des entreprises françaises tombée à un plus bas historique et qui place la France au dernier rang de la zone euro. Contraint de réduire les déficits publics, il va devoir contrebalancer ce manque à gagner par des économies équivalentes sur les dépenses – dépenses de santé et des collectivités territoriales notamment. L’idée bien sûr est que, si les entreprises pouvaient retrouver un niveau de marge suffisant, elles pourraient investir et donc embaucher. Sur le papier, cela semble logique, sauf…

Sauf qu’une entreprise investit non seulement lorsqu’il existe une demande potentielle, mais aussi lorsqu’elle utilise déjà à plein ses moyens de production. Le risque est donc bien réel qu’au lieu d’embaucher, elles en profitent pour augmenter la rémunération de leurs dirigeants, comme en 2012 et en 2013 ou pour rembourser leurs emprunts, d’autant plus que la réduction des dépenses de l’État aura des effets négatifs sur le pouvoir d’achat.

Si la France avait eu encore le contrôle de sa monnaie, François Hollande aurait été bien avisé d’accompagner ces mesures par une dévaluation importante du franc. Cette dévaluation ajoutée à la baisse des charges aurait agi comme un véritable coup de fouet pour nos exportations sans trop pénaliser nos importations puisque celles-ci, du fait de la baisse du pouvoir d’achat, auraient été amenées à diminuer en volume. C’est précisément la politique menée par Shinzō Abe au Japon.

Nous savons, hélas, qu’il n’en est rien. François Hollande va devoir faire avec une monnaie forte, incompatible avec la situation alarmante de notre balance des paiements. Sans même parler des difficultés pour imposer aux syndicats de la fonction publique une cure d’austérité qui s’annonce drastique : c’est maintenant que l’euro va nous plomber. "