" Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a annoncé mercredi que 10.000 recrutements supplémentaires, sous forme de contrats aidés, seraient attribués "spécifiquement pour le secondaire".
Ils viennent s'ajouter aux 60.000 postes en cinq ans, essentiellement d'enseignants, déjà prévus dans la loi de refondation de l'école qui vient d'être définitivement adoptée mardi, après un ultime vote du Sénat.
Il y aura "10.000 postes spécifiquement pour le secondaire et pour faire qu'il y ait plus de sérénité, de sécurité, d'adultes dans nos établissements", a déclaré le ministre sur Europe 1.
"Nous avons fait le choix sur ces contrats, qui dureront entre 10 mois et 2 ans mais qui seront renouvelables, de prendre des gens qui sont diplômés, qui aujourd'hui peuvent avoir une licence, un BTS, et sont aujourd'hui sans emploi, ou même veulent continuer leurs études car une partie de ces contrats ne seront pas à plein temps", a-t-il ajouté.
"Ce sont des contrats aidés qui sont évidemment budgétés. Aujourd'hui, il faut réamorcer la pompe économique, il faut donner de l'espérance. Nous avons toute cette jeunesse qui est diplômée, a fait les efforts de réussir et se trouve à un moment de jonction sans emploi", a poursuivi Vincent Peillon.
"Nous concevons une formation pour eux et des parcours" à l'issue des contrats, a-t-il ajouté. "L'Education nationale est une grande maison, nos besoins sont importants et donc nous réfléchissons aussi à leur donner derrière une perspective, d'où l'importance des formations que nous mettons en place".
A la rentrée, "10.000 contrats nouveaux seront signés pour une durée d'un an", a-t-on précisé au ministère. Ce dernier souligne que le nombre des contrats aidés employés en "renfort" dans les collèges et lycées les plus en difficulté, qui s'élevait à 4.500 à la fin de l'année 2012, est en "forte diminution depuis plusieurs années".
Les jeunes auront "deux grandes missions" : l'aide à l'enseignement et l'amélioration du climat scolaire pour favoriser la "socialisation des élèves", en leur inculquant notamment les "valeurs de la vie en société".
Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a fait part mercredi dans un communiqué "de son inquiétude suite à l'annonce irresponsable" du ministre de l'Education nationale.
"Ces recrutements sont préoccupants d'un point de vue financier puisque le président de la Commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez, vient de démontrer que le déficit budgétaire dérapait dangereusement à cause de la non-maîtrise des dépenses publiques et de la non-rentrée des recettes", a indiqué Jean-François Copé.
"Dans ce contexte, là où le gouvernement aurait dû annoncer des économies, il crée de nouvelles dépenses qui vont encore aggraver la situation financière de la France", a-t-il ajouté.
Selon lui, ces contrats aidés sont "déconnectés des besoins réels de notre pays, puisque la Cour des Comptes, dans son rapport du 22 mai 2013, a clairement démontré que l'Education nationale n'a(vait) pas besoin de plus d'enseignants mais d'une meilleure gestion des ressources dont elle dispose déjà".
Dans son rapport "Gérer les enseignants autrement", la Cour des Comptes affirme que "le ministère de l'Education nationale ne souffre pas d'un manque de moyens budgétaires ou d'un nombre trop faible d'enseignants, mais d'une utilisation défaillante des moyens existants".
Les sénatrices UDI-UC Françoise Férat et Catherine Morin-Desailly, citant le même rapport, se sont également étonnées de l'annonce du ministre au lendemain du vote de la loi sur l'école.
"Quelle surprise de voir que l'on revient sur cette loi dès le lendemain matin, tout ça pour rajouter 10.000 recrutements aux 60.000 tout juste votés. C'est stupéfiant!" affirme Catherine Morin-Desailly dans un communiqué.
"La méthode qui consiste à ajouter des rustines in extremis n'est certainement pas celle qui apportera les bonnes réponses aux problèmes que rencontre l'éducation nationale", ajoute-t-elle. "
Oui, mais bon, HOLLANDE a promis d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année 2013. Voilà un bon moyen d'y arriver en ruinant un peu plus le pays.