Harlem Désir, condamné pour emploi fictifs
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Par Baptiste Legrand
La condamnation est ancienne, mais elle offre un angle d'attaque aux adversaires du nouveau n°1 du PS.
Harlem Désir en avril 2012 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
En choisissant Harlem Désir pour premier secrétaire, le Parti socialiste
place à sa tête un homme condamné par la justice. Entre 1986 et 1987,
alors qu'il est président de l'association SOS Racisme, Harlem Désir
perçoit 10.500 francs par mois d'une autre association, l'Association
régionale pour la formation et l'éducation des migrants, basée à
Lille. Cet emploi fictif lui vaut une condamnation, le 17 décembre 1998,
à 18 mois de prison avec sursis et 30.000 francs d'amende pour recel
d'abus de bien sociaux.
Une condamnation que les adversaires d'Harlem Désir ne se privent pas
de rappeler. A droite... comme à gauche. Ainsi l'an dernier, quand
Harlem Désir remplaçait Martine Aubry le temps de la campagne pour la primaire socialiste. Jean-Noël Guérini, mis en examen dans une affaire de marchés publics, excluait toute démission en ces termes: " S'il faut donner l'exemple, que le premier secrétaire du Parti
socialiste par intérim soit le bon élève et commence par le faire. Il a
été condamné? Alors qu'il démissionne!"
Ce n'est pas la première fois qu'un numéro un du PS est condamné par la justice. Mais Pierre Mauroy (amende avec sursis pour abus de confiance) et Henri
Emmanuelli (18 mois de prison avec sursis et deux ans d'inéligibilité
pour trafic d'influence) l'ont été après avoir quitté la tête du parti.
Avec Harlem Désir, le PS innove et fait l'inverse.