" L'Etat souhaite limiter entre 2% et 3% par an voire moins la hausse des tarifs réglementés de l'électricité sur la période 2015-2018, qui verrait un nouveau mode de calcul entrer en vigueur, a déclaré mercredi une source à l'Elysée.
Le gouvernement a annoncé en juillet une hausse des tarifs de l'électricité pour les ménages de 5% le 1er août 2014 après une augmentation similaire au 1er août dernier.
Avant la hausse de cet été, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) avait estimé que la facture moyenne d'électricité des ménages français devrait bondir de 30% d'ici à 2017 pour couvrir les coûts d'EDF, en vertu de la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome).
"La loi (...) nous donne la possibilité d'avoir des trajectoires avec des hausses nettement moins importantes que celles qui étaient anticipées dans la méthode antérieure", a-t-on déclaré dans l'entourage de François Hollande après une réunion ministérielle consacrée à ce sujet.
"L'ordre de grandeur (de la hausse) sera plutôt entre 2% et 3%, et peut-être même moins que 2% sur certaines périodes, au-delà de la décision de 2014 qui a été prise", a-t-on ajouté de même source, précisant que le nouveau mode de calcul pourrait prendre en compte les prix de marché et être appliqué dès 2015.
Les tarifs réglementés n'incluent toutefois pas les taxes, en particulier la contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui sert notamment à financer les énergies renouvelables et dont la hausse devrait être de 3 euros par mégawatt/heure au 1er janvier, ce qui alourdirait de 2,4% la facture des ménages.
Toujours selon la source élyséenne, la limitation des futures hausses de tarifs résultera d'un ajustement de la composante "production" des tarifs en dehors de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), qui permet aux concurrents d'EDF de lui acheter de l'électricité nucléaire et doit être intégré dans les tarifs d'ici à 2016.
"DES ÉQUILIBRES À TROUVER"
"L'adaptation exacte (des hausses) dépendra de la situation économique d'EDF - est-ce qu'EDF est capable d'encaisser une hausse plus faible de l'électricité, qu'est-ce que ça donne au niveau du pouvoir d'achat des ménages, etc. -, c'est des équilibres à trouver."
De même source, le gouvernement envisage en outre de soutenir les industriels fortement consommateurs d'électricité qui sont exposés à la concurrence internationale en partant notamment du constat que leurs rivaux, aux Etats-Unis, bénéficient de prix deux fois moins élevés.
L'Etat va en outre demander à EDF de remettre à plat un contrat qu'il a conclu en 2010 avec des "électro-intensifs" réunis au sein du consortium Exeltium, qui regroupe notamment les chimistes Arkema et Solvay, le sidérurgiste Arcelor, ou le fabriquant de gaz industriel Air Liquide.
Censé leur garantir un prix préférentiel, le contrat s'est avéré nettement moins intéressant que prévu pour les industriels en raison, notamment, d'une indexation défavorable.
En Bourse, l'action EDF a effacé ses gains après ces informations et perdait 2,21% à 25,885 euros vers 16h25, accusant la plus forte baisse d'un CAC 40 en progression de 0,25%.
EDF, dont l'Etat français détient 84,4% du capital, affiche cependant un bond de 85% en Bourse depuis le début de l'année. "
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