Sommes-nous encore en démocratie ? Raymond Aron distingue cinq critères pour reconnaître un régime autoritaire.
Le premier est le monopole de l’activité politique par un parti. Nous en sommes très proche, le Parti Socialiste détenant aujourd’hui la totalité des leviers de commande du pays. Certes, il y a parfois des "alternances" pendant lesquelles il partage quelques miettes du gâteau avec son meilleur ennemi, l’UMP, mais non seulement ce dernier n’est que "le PS avec retard", mais encore ces deux partis gouvernent avec un très faible pourcentage de suffrages. Pire! Ils se sont organisés pour interdire en pratique à toute autre formation, même représentant près du quart des français, de participer à la vie politique de notre pays.
Le second critère est le rôle de vérité officielle, d’Etat, de l’idéologie du parti monopolistique. Nous en sommes là aujourd’hui. Bien que gouvernant avec une faible part des voix des citoyens, voix souvent données plus par rejet de leurs adversaires que par adhésion à leurs idées, les socialistes entendent régner sur les esprits. Le régime, via les programmes scolaires, essaye de faire pénétrer de force l’idéologie officielle dès le plus jeune âge, avec la complicité active de professeurs fonctionnarisés. Partout, les moyens publics sont utilisés comme outils de propagande idéologique.
Le troisième critères est la mainmise de l’Etat sur les moyens de communication pour propager l’idéologie officielle. C’est là aussi chose faite, avec plus de 90% des journalistes aux ordres, répandant la bonne parole et procédant consciencieusement au lynchage public des âmes rebelles. Les sondages se suivent et se ressemblent: les français n’accordent plus aucune confiance aux journalistes et se réfugient sur Internet pour se renseigner. Qu’à cela ne tienne: le gouvernement prévoie d’ors et déjà de réguler ce médium qui échappe encore à son contrôle. L’idéologie officielle est également véhiculée par tous les programmes et fictions subventionnés par l’Etat, ceux-ci n’étant plus qu’un catalogue caricatural des clés du bonheur officiel de vivre ensemble grâce aux "minorités" (omniprésentes dans ces fictions), au divorce, à la révolution sexuelle et à l’homosexualité.
Le quatrième critère est la main-mise de l’Etat sur l’économie du pays. Et c’est bien ce que le régime socialiste a mis en place. Le secteur public prend des proportions bolcheviques, tandis que la création d’emploi passe désormais uniquement par lui. Les entrepreneurs, son principal concurrent, sont forcés à émigrer, sous peine de spoliation, lui abandonnant le champ libre. Les masses sont paupérisées puis clientélisées, dans un réchauffé moderne du panem et circences des romains.
Le dernier critère est la terreur policière. Une fois que l’idéologie de l’Etat est la seule acceptable, toute déviation est un crime contre l’Etat. Nous y sommes! Un nombre sans cesse grandissant d’opinions contraires à ce que professe le régime sont désormais pénalisées… Au pays de Voltaire! Les voix discordantes sont traînées devant les tribunaux, soit par l’Etat lui-même soit, mieux encore, par ses affidés subventionnés. Les jeunes du régime encouragent même désormais les dénonciations.
La main-mise du régime sur le pays est telle, sa foi en sa capacité à terroriser et dominer les masses tellement grande, qu’il ne fait désormais même plus semblant, ne se donnant plus la peine de mimer la démocratie. Qu’un référendum donne des résultats inattendu et il est alors validé malgré tout par le Parlement, contre la volonté exprimée par les français. Qu’une pétition remplisse tous les critères de saisie d’un organe de l’Etat, et celle-ci est purement et simplement ignorée, au mépris des lois et de la Constitution, sans que personne ne s’en émeuve plus. Chaque jour, les membres du régime expriment leur mépris pour le peuple. Ils lui demandent des efforts mais s’autorisent des déplacements à New-York pour des sommes mirobolantes, comme François Hollande l’a fait encore il y a quelques jours.
Mais ce que le régime oublie c’est que les français, en temps ordinaire doux et tolérants, sont aussi les champions du monde des révolutions et des guerres civiles. Nous sentons tous, autour de nous, l’exaspération monter, la colère enfler, le désespoir saisir les âmes. Que ce régime autiste ne s’y trompe pas: les révolutions sont toujours des phénomènes imprévus, des déflagrations soudaines, de proportions bibliques. Est-il encore temps pour la caste qui nous gouverne d’ouvrir les yeux, sortir de ses palais et faire machine arrière ?
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