" L'opacité autour de la réserve parlementaire se gomme peu à peu. FranceTV Info révèle aujourd'hui que Laurent Fabius a utilisé sa réserve parlementaire en 2011 pour financer des travaux dans le petit village de Carla-Bayle... à 800 kilomètres de sa circonscription normande.
Cette année-là, le député Laurent Fabius disposait de 200.000 euros pour donner un coup de pouce aux projets de son choix, qu'il s'agisse de travaux ou d'aide aux associations. Le quart de cette enveloppe est partie dans le petit village de l'Ariège, afin d'aider au financement de la réfection des façades de la «maison Couloumiès», sur la place de la mairie (21.347€ versés sur les 57.111€ du coût total du projet), et la réhabilitation de la «salle des Flots Bleus», une salle des fêtes (28.653€ sur 57.307€).
Une pratique légale
Pourquoi un élu normand s'intéresse-t-il à un village des Pyrénées? FranceTV.info explique que Carla-Bayle est en réalité le lieu de villégiature de l'actuel ministre des Affaires étrangères. «Il avait vendu sa maison secondaire dans le Gers. Il cherchait une résidence secondaire en Ariège, plutôt dans un village qu'à l'extérieur pour des raisons de sécurité, et avec une belle vue sur les Pyrénées», explique à France TV le maire du village. Laurent Fabius achète une maison dans le village en 2003 - la demeure est estimée à 680.000€ selon la déclaration de patrimoine du ministre - et y passe toutes ses vacances, jusqu'à sa nomination au Quai d'Orsay en juin 2012.
Le cabinet du ministre justifie ces dépenses par une simple aide «pour cette commune pauvre», «à la demande du maire». Ce dernier explique qu'il n'arrivait pas à obtenir de financements pour son village, n'ayant «pas de parlementaire dans [son] secteur direct», et souhaitant développer le village «autour du tourisme et de l'art plastique». Une politique «pas dans les clous» des financements classiques pour la réfection des routes, selon les termes du maire.
Ce coup de pouce de Laurent Fabius pour le village de ses vacances n'a rien d'illégal et peu surprenant. Chaque année, les élus nationaux -députés et sénateurs - reçoivent de manière inégale une enveloppe d'un montant total de 150 millions d'euros pour subventionner les travaux ou associations locales de leur choix. L'association Pour une démocratie directe a réussi à lever le voile sur ces financements opaques en obtenant, après deux ans de procédure judiciaire, la liste des dépenses engagées en 2011 par les élus. Afin d'enfin savoir où part l'argent public. "
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