vendredi 5 juillet 2013

LE PS CHOQUE PAR LES PROPOS DE JEAN MARIE LEPEN

" "Nous sommes dans un contexte national extrêmement dangereux et Nice ne sera pas une oasis dans le désert français, son sort sera lié au sort de la France", a indiqué JM. Le Pen lors d'une conférence de presse dans la cinquième ville de France, qui compte 345.000 habitants.¢

"Je vais vous faire un pronostic: vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons... odorante. Ceci n'est que le petit morceau de l'iceberg", a estimé le député européen du Sud-Est.

"Je vous annonce que dans le courant de l'année 2014, il viendra à Nice 50.000 Roms au moins puisqu'à partir du 1er janvier, les 12 millions de Roms qui sont situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s'établir dans tous les pays d'Europe", a-t-il poursuivi, estimant que la politique gouvernementale vis-à-vis de cette minorité avait "un effet de recrutement fantastique".

"Tout le monde est dans les starting-blocks, exactement comme dans les films du Far-West" retraçant la conquête de l'Ouest américain, "c'est à cela que nous allons assister", a-t-il encore prédit.

"Je suis sûre que Nice a besoin d'une liste de salut public" car c'est une "ville extrêmement menacée", a elle aussi estimé Marie-Christine Arnautu, présentée par JM. Le Pen comme la "Mme Préférence nationale" du FN. "


Les bons penseurs ne retiendront que les qualificatifs employés par Jean Marie LEPEN sur les Roms et oublieront bien vite les chiffres qui les accompagnent. Voilà le texte d'une tribune et encore une fois, merci l' EUROPE ! :

" Tribune dans Libération : L’intégration des Roms mise à l’épreuve Par VIVIANE REDING Vice-présidente de la Commission européenne, en charge de la Justice et des Droits fondamentaux.

Il y a deux ans, l’éloignement d’un grand nombre de Roms du territoire français a donné un véritable signal d’alarme pour l’Europe. Ces événements avaient mis en lumière d’importants problèmes : les garanties matérielles et procédurales prévues par la directive européenne sur la libre circulation n’avaient pas été transposées dans le droit français. Par ailleurs, une circulaire ordonnait l’éloignement des Roms et ciblait spécifiquement cette minorité ethnique. 

La Commission européenne a donc dû intervenir avec détermination en 2010 pour s’assurer que le droit européen serait bien respecté et que les règles européennes seraient transposées en droit français. Pour moi, il faut tirer trois leçons de ces événements.

Premièrement, l’éloignement d’un citoyen d’un Etat membre de l’Union européenne ne peut être arbitraire et doit toujours être le résultat d’un traitement au cas par cas. Le droit à la libre circulation est un droit fondamental, garanti par les traités européens ainsi que la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Il est accordé à tous les citoyens européens, quelle que soit leur nationalité ou leur origine. Tout citoyen européen a le droit de se déplacer librement et de résider dans n’importe quel Etat membre de l’Union, pourvu qu’il remplisse les critères définis par la législation européenne. Ce droit ne peut être limité que lorsque ces critères ne sont pas respectés. Bref, chaque citoyen européen doit respecter la loi - mais personne ne devrait être expulsé uniquement parce qu’il est Rom. C’est grâce à l’intervention de la Commission en 2010, en France et ensuite dans plusieurs autres Etats membres, que, en l’espace d’un an, plus de 90% des dossiers ouverts en matière de libre circulation ont pu être résolus. On compte parmi ceux-ci le cas de la France qui, afin d’éviter une procédure d’infraction, a introduit en 2011 dans sa législation nationale les garanties procédurales et matérielles mandatées par la législation européenne.

Selon la nouvelle législation française, toute décision d’éloignement doit donc être écrite et pleinement justifiée - et doit pouvoir faire l’objet d’un recours judiciaire. Concrètement, des expulsions collectives dirigées contre une minorité spécifique ne peuvent avoir lieu. Elles sont explicitement interdites par l’article 19 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

Deuxièmement, l’intégration des Roms a une dimension européenne. Elle est autant la responsabilité du pays d’accueil que du pays d’origine et nécessite des incitations, de la surveillance ainsi que le soutien des institutions européennes. Les éloignements ressemblent peut-être à une solution facile mais ils ne font que déplacer le problème - ils sont inefficaces, coûteux et dépourvus d’effets durables. Tous les Etats membres doivent intégrer les populations roms, avec l’aide des fonds européens.

Pour encourager et renforcer l’intégration des Roms, la Commission a adopté, en 2011, un Cadre européen pour les stratégies nationales d’intégration des Roms et a fourni à chaque Etat membre des recommandations spécifiques quant à l’intégration des Roms, dans quatre domaines : l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au logement. Pour la Commission, qui a maintenant reçu et évalué les stratégies nationales, ces stratégies constituent une première étape importante et contiennent des projets innovants tels que les engagements pris par la France visant à créer des «villages d’insertions» afin de répondre aux besoins des personnes défavorisées et notamment des Roms, qui vivent dans des campements illégaux. Selon la stratégie française, ce type de projet sera reproduit dans plusieurs localités, y compris à Lille et à Lyon, avec le soutien des fonds européens. Reste à voir ces engagements se concrétiser.

Dernière leçon à tirer : il ne faut en aucun cas que l’intégration des Roms ne se réduise à une anecdote estivale. Il y a 12 millions de Roms en Europe, qui, comme nous, sont chez eux en Europe. Et c’est notre responsabilité de les aider à s’intégrer. Cela requiert des efforts des deux côtés
.
Les nouveaux démantèlements des campements roms en France cet été ont servi, encore une fois, à focaliser le débat public sur l’enjeu de l’intégration des Roms en Europe. L’Europe ne dort pas, elle ne prend pas de vacances. Elle reste très vigilante.

Je salue le fait que les autorités françaises se montrent prêtes à coopérer avec la Commission et affirment qu’aucune politique publique ne prendra pour cible un groupe en particulier. Pour sa part, la Commission suivra très attentivement les développements en France, afin de s’assurer que les garanties procédurales et matérielles introduites en 2011 sont correctement appliquées.

En même temps, je tiens à ce que l’engagement des autorités françaises à promouvoir l’intégration des Roms, tel qu’inscrit dans leur stratégie de 2012, ait des répercussions réelles dans la vie quotidienne des Roms. L’établissement des «villages d’insertion» annoncés pour Lille et Lyon représenterait un bon exemple, mais ne doit pas être retardé trop longtemps.

Il nous faut bien plus que des stratégies sur le papier et de beaux discours. L’intégration des Roms doit devenir réalité dès aujourd’hui. Je compte sur les responsables politiques français pour contribuer fortement à la lutte contre ce défi historique. "

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