" «Parents en colère », « Non à la violence, l’école est une institution éducative, pas un lieu incertain pour nos enfants », proclamaient les banderoles déployées par une quinzaine de parents d’élèves, hier matin, à 8 h 30, devant l’école Fontaine-Écu.
Une manifestation destinée à dire halte-là aux problèmes causés depuis la rentrée par une poignée d’élèves problématiques. « Il y a peu, l’enseignante de CP a été absente une semaine après avoir été frappée à coups de poing et de pied par l’un de ses élèves », explique Michaël Baudiquey, délégué des parents d’élèves. « Et cet enfant n’est pas un cas isolé. Ils sont cinq ou six à faire le bazar, tous du CP, ce qui perturbe les élèves de leur classe mais aussi des autres dans la mesure où leur comportement pose aussi problème dans la cour. Bref, si l’année dernière s’est super bien passée, il n’en va pas de même depuis la rentrée. » Une rentrée passablement houleuse où les 56 élèves de l’école élémentaire avaient d’abord été répartis en deux classes avant que l’inspection n’accepte d’en ouvrir une troisième.
Invitée à réagir à la mobilisation des parents d’élèves, la directrice académique des services de l’Education nationale, Élisabeth Bisot, estimait hier que « les parents se sont peut-être alarmés rapidement. Ils doivent avoir conscience des efforts qu’a faits l’institution en ouvrant cette troisième classe, de sorte que chacune a moins de vingt élèves. Pour le reste, ils doivent nous faire confiance ainsi qu’à l’équipe éducative. Certes, il y a parfois des élèves très perturbés par la vie mais si ces situations sont préoccupantes, elles ne sont pas exceptionnelles et les parents d’élèves doivent nous laisser le temps de les gérer. »
« De plus en plus de difficultés avec les plus jeunes »
Au terme de leur entrevue avec l’inspectrice de circonscription, hier matin, les parents d’élèves assuraient qu’ils laissaient en effet « dix jours pour que les promesses soient mises en œuvre. » À savoir ? « Les horaires de récré vont être échelonnés de façon à ce que tous les enfants ne se retrouvent pas en même temps dans la cour, les écoliers les plus difficiles vont faire l’objet d’un suivi au cas par cas et une sensibilisation aux problèmes de violence sera effectuée dans les classes. »
Concernant cette violence de plus en plus précoce –qui n’est pas cantonnée à l’école en question– Christian Magnin-Feysot, directeur de Fontaine-Écu depuis treize ans, confirme la tendance. « Nous avons effectivement de plus en plus de difficultés avec les plus jeunes. Ça s’est décalé. Nous avons beaucoup d’enfants livrés à eux-mêmes, en manque de cadre… »
Quant à l’élève qui a agressé l’enseignante ? « Une solution va être très bientôt apportée et il devrait soit être déscolarisé soit faire l’objet d’un suivi psychologique dans une structure adaptée. En attendant, j’ai l’autorisation d’appeler ses parents pour qu’ils viennent le chercher quand il est en crise. » "
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