" Les cambriolages d’habitations ont explosé ces dernières années en zone rurale. Rien que dans la Marne, 1503 vols par effraction en 2012, soit une hausse de 47 % (contre 6 % en ville). La délinquance itinérante originaire des pays de l’Est pèse lourd dans ce bilan, avec des raids essentiellement commis la journée, pendant l’absence des victimes. Un nouvel exemple en est donné avec ce flagrant délit réussi la semaine dernière à Champigny, commune proche de Reims.
Coursés par un voisin
Vers 11 heures, vendredi, un couple s’approche d’une maison située rue Elisabeth-Tevenas-du-Montcel. L’homme regarde par la fenêtre pour s’assurer qu’il n’y a personne. Il se dirige ensuite vers une porte-fenêtre qu’il parvient à ouvrir en la secouant.
Le couple fouille toutes les pièces, à la recherche d’argent et de bijoux en or. Le butin est conséquent : dess boucles d’oreille, un bracelet, des chaînes, des colliers ainsi qu’un billet de 50 €, une ceinture ou une bombe de gel paralysant (ça peut toujours servir…).
Grain de sable qui vient gripper la mécanique : un voisin remarque la présence des cambrioleurs. Il alerte la gendarmerie tout en poursuivant le couple qui détale à grandes enjambées. Si l’homme parvient à s’enfuir, les gendarmes retrouvent sa comparse cachée dans un bosquet, avec l’intégralité du butin sur elle.
Appartenant à la communauté des Roms, la demoiselle affirme s’appeler Gabriella Souvic, née en juillet 1991 à Marseille de « parents yougoslaves ». Aucune identité n’existe à ce nom, au motif que sa naissance n’aurait jamais été déclarée, explique la jeune femme. Après avoir longtemps vivoté en Seine-Saint-Denis, elle aurait rejoint un campement rom de Beauvais où elle aurait fait connaissance de son complice quelques jours plus tôt, un certain « David » qu’elle aurait accepté d’accompagner. Le couple aurait pris le train en gare de Beauvais, destination Reims, avant de rejoindre Champigny en stop. Scepticisme des gendarmes convaincus de l’utilisation d’une voiture.
Savoir-faire
Faute d’identité applicable, impossible d’avoir un casier judiciaire au nom de Gabriella Souvic. Elle joue de malchance car d’après ses dires, c’est la première fois qu’elle vole. Le procureur ne la croit pas lors de son procès en comparution immédiate. « La façon d’opérer dénote quand même une certaine expérience. » À la barre, n’a-t-elle pas précisé : « On a secoué la porte pour l’ouvrir. On n’a pas eu besoin de la casser. » Sous-entendu, ce n’est pas toujours le cas.
La jeune femme est condamnée à trois mois de prison ferme. Son complice court toujours. Ont-ils été surpris alors qu’ils ne faisaient que commencer leur journée de « travail » ? Aucun autre cambriolage n’a été signalé vendredi à Champigny ou dans les villages alentours. "
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