dimanche 16 février 2014

BIENTÔT LES TÉLÉPHONES PORTABLES AUTORISES EN PRISON ?

" Les détenus doivent-ils avoir un téléphone portable en prison ? Oui, selon le contrôleur général des prisons Jean-Marie Delarue pour qui il s'agit d'un "facteur considérable d'apaisement" de la détention.

"Je crois que, le jour venu, il faudra autoriser les téléphones portables  en détention". La phrase, volontairement polémique,  a déclenché un tonnerre de réactions. Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de  privation de liberté (CGLPL),  s'est redit favorable  mercredi à ce que les détenus soient autorisés à posséder un téléphone  portable en prison.  Jean-Marie Delarue était auditionné devant la commission  des Lois de l'Assemblée nationale.

Les téléphones fixes susceptibles d'être écoutés 

Aujourd'hui, les téléphones portables sont interdits aux détenus, qui ne  peuvent utiliser librement que les téléphones fixes accessibles dans les  établissements pénitentiaires. Les conversations sur ces postes fixes sont  susceptibles d'être écoutées par le personnel pénitentiaire pour raisons  de  sécurité. Dans un avis du 10 janvier 2011, le Contrôleur avait déjà estimé qu'"une  réflexion (s'imposait) sur les conditions dans lesquelles ces appareils  pourraient être utilisés, dès lors que les mesures de sécurité et de contrôle  légitimes pourraient trouver à s'appliquer".

Rechercher les téléphones portables : un puits sans fond

"Nous épuisons les personnels à la recherche de téléphones portables, qui  est un puits sans fond", a regretté M. Delarue, rappelant qu'aux Baumettes à  Marseille, environ 900 téléphones mobiles étaient saisis chaque année. D'autant que, selon lui, les portables saisis ne sont pas exploités par les  services enquêteurs. Le Contrôleur a dit s'être entretenu du sujet avec des personnels  pénitentiaires afin de connaître leur sentiment. "Ils m'ont dit: ça ne changera  rien, mais ça apaisera considérablement la détention", a-t-il expliqué.


A titre d'illustration, il a évoqué la récente mutinerie survenue à  Argentan (Orne), début décembre. Une quinzaine de détenus s'étaient retranchés  dans une aile du bâtiment et s'étaient livrés à des actes de vandalisme.

Une vingtaine de portables saisis à Argentan

Or, la veille, avait eu lieu, dans cette même aile, une fouille générale au  cours de laquelle on avait saisi une vingtaine de téléphones portables. "Les  personnes détenues à Argentan sont loin de tout. Ce qu'il leur reste, c'est le  téléphone portable", a-t-il expliqué. "Je préférerais qu'on autorise les téléphones et qu'on contrôle, tous les  dix jours, pour savoir qui (le détenu) a appelé", a estimé le Contrôleur.

Comme il l'avait déjà écrit dans un avis du 20 juin 2011, M. Delarue s'est également prononcé pour l'accès des détenus à une messagerie électronique.  "Je ne crois pas que cette messagerie pose des problèmes de nature  différente de celle des courriers", a-t-il fait valoir, rappelant que tous les  courriers, entrant et sortant, étaient lus par le personnel pénitentiaire, pour  raisons de sécurité.

Un administrateur informatique pourrait ainsi contrôler régulièrement  l'ensemble des messages envoyés et reçus par chaque détenu depuis sa boîte de messagerie électronique.     Pour le CGLPL, l'accès à la messagerie électronique serait également, au  même titre que le téléphone portable, "un facteur d'apaisement considérable en  détention, sans aucun risque de sécurité".

"Je souhaite vivement que les pouvoirs publics réagissent à bref délai", a  exhorté M. Delarue. Son audition s'inscrivait dans le cadre de travaux relatifs  à une proposition de loi, qui vise à renforcer les prérogatives du Contrôleur. "


Bon courage aux gardiens....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire