" François Hollande a promis jeudi au Nigeria l'aide de la France dans le combat contre la secte islamiste Boko Haram et le doublement des financements pour l'Afrique dans les cinq ans.
Le président français a profité à Abuja de son statut d'invité d'honneur des cérémonies du centenaire de l'unification du Nigeria pour resserrer les liens avec le géant d'Afrique de l'Ouest, où la dernière visite présidentielle remonte à 1999.
Le gouvernement nigérian combat Boko Haram, en insurrection armée depuis plus de quatre ans pour tenter d'imposer un Etat islamique dans le nord à majorité musulmane du pays.
Le groupe est soupçonné d'avoir commis de nombreuses exactions et d'être impliqué dans l'enlèvement de plusieurs Français ces derniers mois, dont le père Georges Vandenbeusch, kidnappé au Cameroun puis libéré fin 2013.
"Votre combat est aussi le nôtre", a déclaré François Hollande dans un discours à l'occasion d'une conférence sur la paix et le développement en Afrique.
"Nous serons toujours prêts à vous apporter non seulement notre soutien politique mais notre concours chaque fois que nécessaire. Parce que le combat contre le terrorisme c'est aussi celui de la démocratie", a-t-il ajouté à l'adresse de son homologue nigérian, Goodluck Jonathan, avec qui il s'est entretenu en particulier.
François Hollande a souligné que la doctrine militaire de la France en Afrique, où ses troupes sont notamment engagées au Mali et en République centrafricaine, pouvait se résumer par la formule "moins de forces statiques mais beaucoup plus de mobilité et de coopération avec les forces africaines".
"L'Afrique a un grand avenir, c'est le continent de demain", a ajouté le président français, soulignant que son développement pouvait "être entravé par l'insécurité".
La France, a-t-il dit, va donc "doubler les financements pour l'Afrique dans les cinq ans à venir".
Lors d'une table ronde avec des entreprises françaises et nigérianes, le chef de l'Etat a dit son intention d'intensifier les relations avec le Nigeria, premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne avec environ cinq milliards d'euros d'échanges annuels.
"INVESTIR DAVANTAGE"
La France veut "investir davantage" et "amplifier (sa) présence" au Nigeria, qui jouit d'une croissance annuelle d'environ 7% avec l'ambition de devenir d'ici 2020 l'une des 20 premières économies mondiales, a souligné le chef de l'Etat, qui privilégie les visites dans les pays émergents depuis son arrivée au pouvoir en mai 2012.
Il a cité l'agroalimentaire, l'accès à l'eau et les infrastructures au nombre des secteurs dans lesquels les entreprises françaises peuvent tirer leur épingle du jeu.
Le montant de l'aide au Nigeria "pourrait aller jusqu'à 650 millions d'euros dans les deux prochaines années" via des prêts de l'Agence française pour le développement (AFD), a-t-il dit.
"Nous voulons être beaucoup au Nigeria pour être vraiment en Afrique", a encore souligné le président, qui devait assister dans la soirée aux cérémonies du Centenaire de l'unification du Nigeria, né de la fusion de deux protectorats en 1914.
François Hollande fera étape vendredi en République centrafricaine sur le chemin de son retour en France.
"A cette occasion, le chef de l’Etat s'adressera aux troupes engagées dans la force Sangaris et rencontrera la présidente de la République centrafricaine, Catherine Samba Panza, ainsi que les autorités religieuses du pays", peut-on lire dans un communiqué de l'Elysée.
Invoquant une situation pré-génocidaire, la France a lancé le 5 décembre l'opération Sangaris aux côtés des forces africaines pour tenter de rétablir la sécurité dans un pays plongé en plein chaos depuis le coup d'Etat des rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, en mars 2013.
La France a décidé à la mi-février d'envoyer 400 hommes de plus en RCA, portant le contingent à 2.000 hommes, et le gouvernement a obtenu mardi le feu vert du Parlement pour prolonger l'opération au-delà de quatre mois. "
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