vendredi 28 février 2014

LE SCANDALE COPE

" On savait – et l’intéressé ne s’en cache guère – que l’ambition de Jean-François Copé ne connaît pas de limites – pourquoi pas ? – et ne s’embarrasse pas non plus de scrupules. La manière dont le député-maire de Meaux a conquis l’hiver dernier, de basse lutte, la présidence de l’UMP est encore dans toutes les mémoires.

On sait également que Jean-François Copé n’a pas d’aversion pour l’argent et n’a jamais tenu la finance pour son ennemie. Sa proximité passée avec Ziad Takieddine et ses activités d’avocat d’affaires en témoignent éloquemment.

Aussi bien les « révélations » de l’hebdomadaire Le Point sur la gestion par
M. Copé des finances de son propre parti ne nous surprennent-elles pas autant que le ferait une remise en cause de l’abnégation de Cincinnatus ou de la probité de Jean Jaurès.

Qu’apprenons-nous en effet ? Que, secrétaire général puis président du groupe parlementaire de l’UMP, et enfin en tant qu’associé à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, M. Copé aurait fait systématiquement bénéficier la société de communication Bygmalion, dirigée par ses amis intimes et protégés Bastien Millot et Guy Alvès, de commandes « juteuses », attribuées sans appel d’offres et facturées à des tarifs nettement supérieurs à ceux du marché, à hauteur de huit millions d’euros. Ces dépenses inconsidérées auraient donc largement contribué à faire passer dans le rouge les comptes de l’UMP.

Pour quelles raisons M. Copé aurait-il ainsi favorisé ses amis au détriment de son parti ? Par amitié pure, je veux dire en tout désintéressement ? Pour se constituer un trésor de guerre ? Pour partager ce butin ? C’est ce que Le Point n’est pas en mesure de déterminer, pas plus qu’il ne nous éclaire vraiment sur les liens de Bygmalion avec le Qatar et la vente à ce pays d’immeubles appartenant à l’État du temps où Jean-François Copé était ministre du Budget.

Se disant ulcéré par les accusations et les insinuations du Point, M. Copé a fait connaître son intention de porter plainte contre la publication. C’est la réaction qu’aurait à sa place tout honnête homme. On ne l’attendait pas du président de l’UMP. En l’occurrence, M. Copé est certes touché mais pas coulé. Les tirs imprécis du magazine ne sauraient en effet modifier l’opinion que les Français ont déjà de lui : mauvaise. "

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