" Le procès-verbal de la session de printemps du Conseil national (l'Assemblée nationale suisse) ne parle plus des "délinquants étrangers", mais carrément des "étrangers criminels". Le ton est donné : par 104 voix contre 71, les députés suisses ont choisi de mettre en application l'initiative de l'Union démocratique du centre (UDC) réclamant l'expulsion systématique des étrangers auteurs de meurtre, de brigandage, de trafic d'êtres humains, mais aussi d'abus en matière d'aide sociale et d'assurances sociales.
En novembre 2010, les Suisses votent à 52,9 % pour l'expulsion des délinquants étrangers. Une initiative uniquement défendue par l'extrême droite. Depuis, le Conseil fédéral et les autres partis politiques, de droite comme de gauche, freinaient des quatre fers pour l'application de ce vote. En effet, l'expulsion automatique des délinquants étrangers est inconciliable avec le droit international. La Suisse risque de se faire durement taper sur les doigts par la Cour européenne des droits de l'homme. Devant les blocages, l'UDC menace alors de lancer une autre initiative dite de "mise en oeuvre" de cette expulsion des délinquants étrangers. Une initiative que le parti populiste est pratiquement certain de gagner.
"On touche le fond"
Pour éviter une nouvelle votation, la droite suisse (Parti libéral radical et démocrates-chrétiens) vient donc de rendre les armes et de s'aligner sur les positions de l'extrême droite en ce qui concerne le renvoi des délinquants étrangers. Alors que cette même droite combattait jusqu'ici l'initiative de l'UDC au nom du droit international. Les expulsions automatiques concerneront les étrangers condamnés pour meurtre, assassinat, crime de guerre, crime contre l'humanité. Mais aussi pour violation de domicile ou abus en matière d'aide sociale. En cas de récidive, le catalogue des délits pour lesquels les étrangers seront automatiquement renvoyés sera plus large encore : "pornographie", "lésions corporelles simples", "menaces contre les autorités et les fonctionnaires", "dénonciation calomnieuse".
En clair, un étranger pris en train de se bagarrer ou d'insulter un policier pourra dorénavant faire ses valises même s'il est né dans la Confédération et qu'il n'a jamais mis les pieds dans son pays natal. "On touche le fond", dénonce le socialiste genevois Carlo Sommaruga, hostile aux expulsions systématiques, dans le quotidien Le Temps. Outre la détérioration de son image, la Suisse ne s'expose-t-elle pas à des représailles de la part de ses voisins ? En effet, plus d'un demi-million de Suisses vivent à l'étranger (et plus de 150 000 en France). Comment réagiront certains pays si leurs ressortissants sont renvoyés uniquement pour avoir été pris dans une rixe ou pour avoir un peu triché avec les assurances sociales ? "
La Suisse montre sans complexe l'exemple... La réaction du journaliste en fin d'article est particulièrement débile et naïve. C'est vrai qu'on entend parler à longueur de temps de Suisses qui font ou participent à de mauvais coups ! Et même si c'est le cas, je doute que leur nombre soit aussi conséquent que celui des " étrangers criminels " vivant en Suisse.... Au moins font-ils quelque chose pour leur Pays, eux !!!!!!
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