" Pas de régime dérogatoire envisagé pour le football qui sera bien concerné, dans le projet de loi de finances 2014, par la nouvelle taxe sur les hauts revenus. La fameuse taxe à 75% sur les revenus supérieurs au million d'euros promise par François Hollande lors de la campagne présidentielle. C'est ce qu'a confirmé la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, dans une interview publiée dans Le Figaro, lundi 30 septembre.
Cependant, le montant sera plafonné en fonction du chiffre d'affaires des clubs, a précisé la ministre des Sports. La "contribution exceptionnelle" de 75% devra être prélevée au niveau des entreprises sur la part des rémunérations brutes au-dessus d'un million d'euros par an et s'appliquera sur les revenus de 2013 et 2014.
La taxe devrait rapporter 260 millions d'euros en 2014 et 160 millions en 2015, et touchera environ 470 entreprises au titre des sommes versées à 1.000 dirigeants ou salariés. "Pourquoi les clubs (de football) seraient-ils exclus de cette taxe ? demande Valérie Fourneyron. En revanche, nous avons pris en compte la fragilité de son modèle économique", ajoute-t-elle. "C'est pourquoi le montant sera plafonné à 5% en fonction du chiffre d'affaires des clubs." Elle assure que l'impact de la mesure sur les clubs de Ligue 1 sera "bien inférieur" aux chiffres avancés par le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez (44 millions d'euros).
Le président de la Ligue s'était fait, ces dernières semaines, le porte-voix des présidents de clubs mécontents, voire alarmistes, en cas d'application d'une telle taxe. "Injuste, abérrant", s'est encore insurgé la semaine dernière Frédéric Thiriez. D'autres n'hésitant pas à clamer qu'elle signerait la mort du championnat de Ligue 1 puisqu'aucun club français ne pourrait plus assumer une politique de gros salaires et concurrencer les championnats étrangers. Frédéric Thiriez ne lâchera pas les armes : "Je ne désespère pas de convaincre. Noël Le Graët (président de la fédération française de football) et moi-même allons voir le Premier ministre ou le président pour expliquer que c'est une mauvaise mesure. Les parlementaires auront aussi leur mot à dire. Et si on n'arrive pas à convaincre, nous irons devant le Conseil constitutionnel."
Valérie Fourneyron a répondu à ses critiques en soulignant les dérives de tout un système : "Le football est une bulle spéculative qui peut exploser à tout moment. Par certains aspects, il ressemble à celle qui a provoqué la crise que nous connaissons actuellement. (...) Le déficit des clubs français va croissant depuis plusieurs années, la part de la masse salariale d'un certain nombre de clubs qui ne sont pas parmi les plus gros, est inacceptable", avant d'encourager le monde du football à trouver un modèle économique pérenne. "
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