" La pression fiscale qui s'exerce sur les Parisiens atteindra bientôt ses limites, a estimé jeudi Bertrand Delanoë, qui réclame le retrait d'un projet prévoyant une contribution accrue de sa ville aux dépenses sociales des départements.
"Ce nouveau projet soutenu par le gouvernement ne peut recueillir mon accord", écrit dans un communiqué le maire de la capitale, qui rejoint les rangs des élus ou des associations professionnelles qui demandent à Jean-Marc Ayrault de revoir à la baisse ses prétentions fiscales pour 2014.
"Le marché immobilier est fragile et la pression fiscale qui s'exerce sur les Parisiens va aussi toucher ses limites", ajoute-t-il à propos d'un nouveau fonds de solidarité dont les ressources seront financées par un pourcentage sur les droits de mutation.
L'édile socialiste, qui est considéré comme un candidat à un poste au gouvernement en cas de remaniement, demande "solennellement au Premier ministre", d'épargner la ville de ces nouvelles contributions financières.
Le gouvernement prévoit de demander un effort de solidarité accru entre les départements français pour aider les plus pauvres d'entre eux à faire face à leurs dépenses sociales comme le Revenu de solidarité active (RSA) ou l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA).
"A Paris il y a beaucoup de populations fragiles", explique-t-on au cabinet de Bertrand Delanoë, où l'on indique que les aides sociales ont augmenté de 20% entre 2007 et 2012 pour atteindre 480 millions d'euros, dont 192 millions sont restées à la charge de la ville.
La capitale estime que ce nouveau projet de solidarité actuellement en discussion à l'Assemblée aurait un coût de 15 à 20 millions d'euros sur ses finances alors qu'elle participe déjà à la solidarité entre territoires.
"En 2014, la collectivité parisienne contribuera à plus de cinq fonds soutenant les villes et départements les plus fragiles pour un montant estimé aujourd'hui à 364 millions d'euros", explique la ville, qui a la particularité d'être aussi un département sur le plan administratif.
Paris estime aussi payer sa part de l'effort de réduction des dépenses de l'Etat qui a réduit les dotations aux collectivités locales de 1,5 milliard d'euros dans son budget 2014.
"Paris prend une très large part à ce mouvement puisque la baisse des dotations versées par l'Etat représentera près de 120 millions en 2014", explique la ville.
L'interpellation de Bertrand Delanoë intervient alors que le ras-le-bol fiscal diagnostiqué cet été par le ministre des Finances Pierre Moscovici est en passe de se transformer en une fronde généralisée contre les hausses d'impôts.
Les services du Premier ministre n'ont pas immédiatement commenté le communiqué du maire de Paris."
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