vendredi 20 décembre 2013

CONTRAIREMENT A HOLLANDE, L'INSEE NE PREVOIT PAS D'INVERTION DE LA COURBE DU CHOMAGE

" Selon l'Insee, le Produit intérieur brut de la France (PIB) devrait progresser de 0,2% aux deux premiers trimestres 2014. Quant au chômage, il devrait culminer à 11%, loin de l'inversion de la courbe promise par le chef de l'Etat pour la fin de cette année.

La reprise en France est «poussive». Dans sa dernière note de conjoncture de l'année, l'Institut national de la statistique dresse un portrait en demi-teinte de la situation du pays. Certes, la croissance va rebondir en cette fin d'année: le PIB devrait augmenter de 0,4 % au quatrième trimestre, après être tombé dans le rouge le trimestre précédent (-0,1%). Mais ce n'est pas forcément pour de bonnes raisons: le regain d'investissement des entreprises ne serait qu'un contrecoup de la chute du troisième trimestre. Et la vigueur de la consommation des ménages tiendrait surtout à des dépenses anticipées, en raison «du déblocage de l'épargne salariale, du durcissement du bonus-malus automobile et de la hausse des taux de TVA au 1er janvier», souligne l'Insee.

Ces effets prendraient fin l'année prochaine et c'est donc sur une croissance molle que 2014 commencerait. Le PIB ne progresserait que de 0,2 % aux premier et deuxième trimestres. Aucun des moteurs de la croissance ne repartirait réellement. Conséquence de cette absence de véritable reprise économique: aucune éclaircie n'est attendue sur le front du marché du travail.
7 000 pertes d'emplois

Du fait de la faiblesse passée de l'activité, l'emploi dans le privé a de nouveau reculé au troisième trimestre (-16 000 postes). Sous l'effet du petit regain de croissance et du crédit d'impôt compétitivité et emploi (Cice), la baisse de l'emploi s'atténuerait progressivement d'ici à mi-2014 (-7 000 postes au quatrième trimestre 2013, puis -4 000 au premier semestre prochain). Les emplois aidés, eux, continueraient à progresser.

Rien qui ne permettrait, en tout cas, de voir le retournement de la courbe du chômage pointer à l'horizon: aujourd'hui à 10,9 % de la population active en France entière, le taux de chômage augmenterait encore de 0,1 point d'ici à juin, pour atteindre 11 %, selon l'Insee. Une prévision, en ligne avec celle de toutes les organisations internationales, qui vient une nouvelle fois contrarier la promesse de François Hollande d'inverser durablement la courbe du chômage à la fin de cette année…

La seule bonne nouvelle pour l'exécutif est statistique: si le scénario de l'Insee se vérifie, il est quasiment certain que la prévision de croissance de Bercy pour 2014 sera atteinte. Grâce à l'élan pris par l'activité - l'acquis de croissance -, elle sera de 0,7 % à mi-2014. Le PIB devra donc progresser de 0,2 % sur chacun des deux derniers trimestres de l'année pour que la prévision gouvernementale de 0,9 % en 2014 se concrétise. Sauf accident de parcours, rien d'infaisable et qui permette de reprocher à l'exécutif d'avoir surestimé la croissance. "

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