mercredi 2 octobre 2013

BUSIGNY : CIMETIERE PROFANE ET TOMBES OUVERTES

" La vigilance accrue de cet habitant a soumis le cimetière de Busigny à l’épreuve du doute, et à celle des limiers de la scientifique. Prélèvements par-ci, photos par-là, périmètre de sécurité sur la façade Est du cimetière, sur la façade Ouest aussi : ce vendredi après-midi, les gendarmes de Clary, de la brigade des recherches, de la cellule d’identification criminelle, ont jalousement occupé le cimetière communal après qu’un habitant eut fait part de ses suspicions. Alors qu’il se recueillait sur la tombe de l’un de ses proches, il aurait remarqué le placement anormal de certains objets funéraires sur la stèle. Son attention aurait aussi été attirée par l’aspect douteux du joint scellant la pierre tombale. Comme s’il avait été endommagé, gratté. Ni une ni deux : sensibilisé aux violations de sépultures constatées récemment à Crèvecœur-sur-l’Escaut et à Neuvilly, l’habitant a alerté les autorités. Et ces dernières, en pleine enquête, ont mis en branle leurs équipes avec cette expectative en tête : faudrait-il désormais parler d’une série ?

Et voilà le vocabulaire subordonné aux maux constatés : oui, on parle de série parce que le cimetière de Busigny est bien le troisième site où des profanations de sépultures sont à déplorer. Pour l’heure, on ne sait pas encore jusqu’à quel point a été troublé le repos des défunts. En clair, si les cercueils ont été ouverts et si l’intégrité des cadavres a été outragée, si des objets de valeur ont été subtilisés. « Six tombes ont été touchées. » Et il semble que deux d’entre elles aient été ouvertes, rapporte le procureur de la République de Cambrai, Jérôme Marilly.

La période à laquelle remontent ces forfaits relève elle aussi de l’inconnue. Ont-ils été commis cette semaine ? Plus tôt ? « Les gens ont pris connaissance de ce qu’il s’est passé à Crèvecœur et Neuvilly. De fait, ils sont plus attentifs… » aux détails, aux reliefs des sépultures familiales, analyse cet interlocuteur. Des dégradations anciennes pourraient donc n’avoir été remarquées qu’aujourd’hui. Auquel cas, comment s’assurer d’un lien entre cette découverte et les précédentes ? L’enquête se densifie donc, alors que dans l’esprit des habitants, des croyants, mûrit un sentiment d’écœurement. Marc, employé au commonwealth, était mercredi au cimetière de Neuvilly lorsque les gendarmes ont débarqué. Lui et son équipe se tenaient au cimetière militaire de Busigny, lorsque ce vendredi après-midi, ils ont à nouveau croisé la camionnette de la cellule d’identification criminelle qui leur devient désormais familière. « C’est aberrant !, s’indique le Cambrésien. C’est même complètement scabreux d’en arriver là tout ça pour voler quoi ? Je ne sais pas très bien ce qui a été fait, mais si c’est pour piller des défunts… On n’a jamais vu cela ! » "

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