mercredi 8 janvier 2014

DÉBANDADE AU PS : EXCLUSIONS ET REFUS DE LÉGION D'HONNEUR

" Philippe Saurel, candidat dissident socialiste à la mairie Montpellier, et Jean-François Fountaine, candidat dissident PS à la mairie de La Rochelle, ont été exclus du parti mardi, a-t-on appris auprès de la direction.
"M. Saurel a été exclu parce qu'il a annoncé et affiché sa volonté de conduire une liste qui n'est pas celle du PS. Il n'est plus membre du PS depuis 19h30 ", a déclaré Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections, à l'issue d'un bureau national (exécutif) du PS, interrogé par l'AFP.

"De la même manière, M. Fountaine a été exclu (ce mardi), la décision a été actée", a-t-il ajouté.
Ces exclusions ont été présentées en bureau national, "ça n'a posé aucun problème", a-t-il dit.
M. Saurel, adjoint à la culture du maire PS de Montpellier, avait officialisé sa candidature le 2 décembre, alors que le président de l'agglomération Jean-Pierre Moure a été officiellement investi par le parti.
Jean-François Fountaine, battu de justesse par l'adjointe au maire Anne-Laure Jaumouillié à la primaire socialiste qui s'était tenu début décembre à La Rochelle avait lui aussi annoncé le maintien de sa candidature. Le PS avait alors affirmé qu'il s'était de facto exclu du parti.

"Il s'agit de l'application automatique des statuts", a ajouté M. Borgel. Il a précisé que les intéressés avaient préalablement, selon la procédure, reçu une lettre du parti disant qu'il apparaissait qu'ils voulaient conduire une liste dissidente. Ils ont confirmé, soit publiquement soit par courrier, qu'ils en avaient bien l'intention". Ils ont donc été exclus, a-t-il dit.

Lundi M. Saurel a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a accusé de "manœuvres et de pressions" le PS. "


" L’illustrateur de BD (Adèle Blanc-Sec, Nestor Burma…) Jacques Tardi a refusé d’un trait de plume la Légion d’honneur qui vient de lui être attribuée. Comme Colette en son temps, Berlioz ou encore Brassens, il estime à juste titre que « les artistes n’aiment guère être reconnus par des gens qu’on n’estime pas ». Plus trivial, Marcel Aymé leur demanda, à ces gens-là, « qu’ils voulussent, leur Légion d’honneur, se la carrer dans le train ». Traduisez : là où il pense…

Rares sont, cependant, les hommes politiques qui refusent d’arborer le très convoité ruban rouge de chevalier de la Légion d’honneur à un veston qu’ils ont souvent retourné. Cette distinction militaire, voulue par Napoléon en 1802 puis largement dévoyée, est même l’aboutissement ultime pour un élu local en mal de reconnaissance nationale. Maire, conseiller général ou régional, il n’a cesse de faire des pieds et des mains auprès de son député ou du préfet pour qu’un ministère quelconque le prenne sur son contingent annuel de breloques décernées chaque année à Pâques, le 14 juillet et le 1er janvier. Les élus qui, en définitive, y renoncent se comptent sur les doigts d’une seule main…

Telle fut pourtant la réaction du maire socialiste de Kingersheim (Haut-Rhin), Jo Spiegel, qui a créé le buzz samedi dernier sur Internet en annonçant qu’il renonçait à la précieuse distinction. Honoré par les siens, ce refus est pour le moins révélateur du profond malaise qui règne chez les élus de gauche à l’approche des échéances municipales. « C’est d’abord, affirme-t-il, dans la critique sans concession d’une démocratie en panne et d’un système à bout de souffle que je puise une part de ma décision. »

Conseiller général, président délégué de l’agglomération mulhousienne dont le maire UMP Jean Rottner s’est opposé à de nouveaux minarets, Jo Spiegel explique également son refus de la décoration par « le fossé qui ne cesse de se creuser entre les représentants et les représentés, entre le haut et le bas »… Raffarin et sa France d’en bas semblent faire des émules : « Tout ce qui fait distinction, ajoute l’élu alsacien, alimente le discrédit et renforce la crise de la « démocratie-régime. »

Jo Spiegel ne cache plus en privé qu’il ne comprend plus les options de son parti dans de nombreux domaines. Contrairement à la position de ses pairs, il a été, en Alsace, le seul élu socialiste à s’engager clairement pour le oui au référendum sur la fusion des deux départements en une seule entité autonome. Son refus de la Légion d’honneur s’inscrit dans la continuité d’un engagement qui a toujours voulu privilégier « le sens du service sur la tentation de l’ego ». Un commentateur sur Facebook lui a mis du baume au cœur, non sans humour, suggérant qu’il mériterait la Légion d’honneur rien que pour ce refus. On pourrait ajouter au moins autant que la présidente Europe de Coca-Cola ou de l’artisan fromager figurant au palmarès de la dernière promotion… mais on ne va pas en faire tout un fromage !



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