samedi 27 juillet 2013

MULTIPLICATION DES VOLS DE PLAQUES D'EGOUT

"  J’ai découvert, grâce à Google, que le ras de chaussée abrite une actualité mouvementée. Depuis quelques mois, en effet, ces objets, que dans le jargon de l'assainissement on appelle "tampon", font l’objet d’une étrange convoitise. On signale, un peu partout, la disparition des plaques d'égout. Généralement, l’information ne suscite pas davantage qu’un entrefilet dans un journal local, mais elle se répète. Ainsi, à Agen, deux jeunes hommes un brin éméchés ont été interpellés, non loin de la gare, après avoir dérobé une vingtaine de plaques en fonte. Les deux voleurs sont désormais sous les barreaux et seront jugés en septembre, rassure le quotidien Sud-Ouest.

La Dépêche relève le même phénomène à Toulouse, en indiquant que la disparition des plaques "aurait pu causer des dommages aux usagers de la route et notamment aux motards". A l’autre bout du pays, France 3 se fend d’un reportage à Pecquencourt (Nord), près de Douai, où 29 plaques ont été dérobées. Le maire est désespéré. Au fil de la vidéo, on comprend la motivation des voleurs : chaque pièce pourrait être revendue 300€. Ces cas ne sont pas isolés. Dans un quartier de Valence, on a subtilisé 27 objets tandis qu’à Sainte-Florine (Haute-Loire) et Brassac (Puy-de-Dôme), en plein cœur de l’Auvergne, on a découvert le vol de 32 plaques et grilles d’égout.

Vols de fonte. Les recherches en ligne, à l’aide des mots clef Kanaldeckel (plaque d’égout en allemand), Manhole cover (anglais), Chiusino (italien) ou Putdeksel (néerlandais) ne permettent pas de déceler l’existence d’un phénomène européen ni international. J’ai juste trouvé cet article qui signale à Senzano (Italie, province de Brescia) le vol d’objets "à la limite de ce qui est crédible", parmi lesquels "des tirelires pour enfants, des fils métalliques destinés à l’illumination publique" et des "plaques d’égout en fonte". On signalera aussi cette page, qui fait état de vols similaires en Ouzbékistan.

50 kg. A l’instar des câbles d’alimentation en cuivre de la SNCF ou du dispositif Sytadin, ces objets intéressent pour leur composition métallique. Une fois refondu, le métal est probablement revendu illégalement, à moins que la plaque, isolée, n'aille rejoindre la cave d'un collectionneur. Du lourd. Surtout pour le voleur. Wikipédia nous apprend que les plaques pèsent autour de 50 kg, afin de supporter le passage de la circulation, tant piétonne que motorisée. Toutes les plaques ne donnent pas accès aux égouts. Les entreprises de télécommunication, les compagnies des eaux ou d’électricité placent également des ouvertures dans la chaussée. Sur ce site, on apprend par ailleurs pourquoi les plaques sont généralement rondes et pas carrées : "1) Une plaque ronde ne risque pas de tomber dans le trou alors qu’une plaque carrée pourrait tomber en diagonale. 2) Il est plus facile de transporter une plaque ronde en la faisant rouler sur le sol". On ajoutera que leur forme est pensée pour permettre le passage d’un égoutier. "

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