" Abattu par cinq à six coups de pistolet et de fusil, un homme de 40 ans est mort, dans la nuit de jeudi à vendredi, devant le pavillon d’un couple et ses deux enfants, situé sur les coteaux de Malause.
Il était près de 22 heures lorsque le centre opérationnel de la gendarmerie (COG) de Montauban reçoit l’appel d’un riverain affolé résidant chemin de Las Molles, juste au-dessus des grandes serres du pépiniériste Lannes. «J’ai entendu six à sept détonations chez mes voisins» témoigne-t-il aux gendarmes. Des coups de feu entendus jusqu’au cœur du village. «Tout le monde a entendu, jeudi soir, les multiples détonations» assurait un Malausain croisé hier matin près de l’école. Devant les risques encourus par les secours, personne ne sachant à ce moment-là s’il s’agissait d’un forcené retranché dans sa maison, le colonel Christophe Daniel, le patron du groupement de gendarmerie de Tarn-et-Garonne, décidait de mobiliser des effectifs avant d’intervenir. Près de 35 gendarmes du secteur directement supervisés par les colonels Daniel et Gautheur rendus sur place, bouclaient le secteur. Un quartier où les militaires découvraient un important regroupement de familles appartenant à la communauté des gens du voyage du village et de Boudou. Une quarantaine de personnes informée du drame qui venaient de se produire entre deux membres de la même famille - deux cousins portant le même nom - étant arrivé sur les lieux du crime. La zone sécurisée, les gendarmes laissaient intervenir les pompiers valenciens et l’équipe du Samu. En vain. La victime, un Malausain de 40 ans, baignant dans une flaque de sang était déjà décédé des suites des tirs dont il avait été la cible.
Les armes du tueur présumé retrouvées
Des douilles d’un pistolet 7,65 mm et d’un fusil de chasse calibre 12 étaient retrouvés dans l’herbe humide du perron du pavillon par les enquêteurs de la brigade de recherche (BR) de Castelsarrasin chargés des investigations. Rejoints par deux techniciens en identification criminelle (TIC), les enquêteurs ont ainsi collecté de nombreux indices durant toute la nuit et jusqu’à hier après-midi. Aux prélèvements ADN, les experts de la police scientifique pouvaient compter sur l’analyse des armes à feu retrouvées sur la scène de crime. Manifestement résigné, le présumé meurtrier âgé de 39 ans et cousin de la victime, n’aurait semble-t-il, pas fait de résistance à son arrestation. Ce Malausain, né à Montauban, locataire du pavillon où s’est situé l’homicide aurait avoué son crime dès les premières heures de sa garde à vue à la brigade de Moissac.
Des auditions durant lesquelles le présumé tueur aurait donné le mobile de son geste macabre. Selon nos informations, son couple aurait connu aux printemps derniers des difficultés. Sa compagne ayant quitté le domicile conjugal avant d’y revenir. Une période durant laquelle elle aurait entretenu une relation avec l’un des cousins de son compagnon. Ce dernier ne supportant pas la séparation avec sa maîtresse, aurait débarqué jeudi soir au domicile du couple. Une violente dispute aurait alors éclaté entre les deux cousins, se concluant par le décès de Maurice A. Son corps a été autopsié dans l’après-midi à l’institut médico-légale de Rangueil. Hier soir, les auditions du mis en cause se poursuivaient. Ces dernières devraient s’achever, cet après-midi, avec le probable déferrement du meurtrier présumé devant le procureur de la République et un juge d’instruction. Des magistrats qui devraient être aussi attentifs au lourd passé judiciaire du mis en cause (notre encadré).
Le meurtrier présumé a un lourd passé judiciaire
Né en 1974 à Montauban, le tueur présumé connu sous le pseudonyme du «Lapin» est pour le moins connu de la justice. Multirécidiviste des vols, impliqué dans de nombreuses affaires de recels, le Malausain aurait également été impliqué dans le fameux gang des cambrioleurs de château sévissant dans tout le Sud-Ouest à la fin des années «90» et spécialisé dans le vol des objets précieux et d’art. Plus récemment, l’individu avait été placé en garde à vue par les gendarmes de la section de recherches (SR) d’Agen dans l’affaire Franchetto. Ce garagiste de Colayrac-Saint-Cirq retrouvé assassiné en mars 2010.
«On est terrorisé par ce qui s'est passé»
Situé dans une cote au milieu de plusieurs pavillons, la maison du couple de Malausain est pour le moins bien connu des riverains. «Je ne les fréquente pas, on a eu que des problèmes avec eux, si le propriétaire de leur habitation ne fait rien, nous allons déménager» témoignait encore sous le choc de sa nuit blanche, une voisine les bras tremblant de peur. «Tous les soirs, ils font la java. Il y a un va-et-vient de véhicules, des gens qui crient… Ils sont tellement paranos qu’ils ont installé tout autour de la maison des projecteurs qui éclairent l’extérieur et qui restent allumés toute la nuit.» Interrogée sur la soirée de jeudi, cette riveraine ne manquait pas de rappeler que «ce n’était pas la première fois que le voisinage avait entendu des coups de feu provenant de la propriété.» Et de poursuivre : «il était près de 9 h 45 lorsque l’on a entendu la série de détonations. À ce moment-là, nous ne sommes pas sortis. Il y avait des hurlements de femme, des cris continus. L’une s’est mise à crier dans la rue en disant «l’ambulance va monter ! L’ambulance va arriver !» Un laps de temps durant lequel cette riveraine échangeait avec ses autres voisins. «J’ai la fille d’une voisine qui était terrorisée par ce qu’elle venait d’entendre. Elle pleurait, elle n’arrêtait pas de m’appeler au téléphone pour me demander si j’en savais plus.» Une adolescente qui n’était pas en mesure de rester dans son établissement scolaire. «Je vais la chercher, elle est traumatisée par ce qui est c’est passé cette nuit» témoignait sa mère les yeux cernés par une nuit sans sommeil. C’est avec l’arrivée des forces de l’ordre que le voisinage enfermé à double tour dans leur pavillon respectif sortait de leur torpeur. «Je suis sortie quand j’ai entendu les gendarmes… On avait l’impression avec cette foule de personnes qui étaient rassemblées que l’on était au Far West…» nous confirmait notre témoin. Les gendarmes nous ont dit de rentrer immédiatement chez nous, car ils recherchaient le tireur.» Et de conclure : «On est terrorisé par ce qui s’est passé.» "
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