mardi 24 septembre 2013

GENS DU VOYAGE : VOLS SUR DES CADAVRES ET TRAFIC DE MARBRE DE STELES

" Macabres pillages dans le Rhône : quatre fossoyeurs et un marbrier sont suspectés d'avoir volé des bijoux et des dents en or sur des cadavres et récupéré des stèles pour les revendre. Présentés samedi à un juge lyonnais, ils ont été mis en examen pour vol, recel et atteinte à l'intégrité d'un cadavre. Le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire, a précisé le directeur de la Sûreté départementale, Jean-Marc Rebouillat. 

La mise au jour de ces trafics a débuté fin août, lorsqu'une gardienne de cimetière a dénoncé à la directrice des pompes funèbres son ex-compagnon, fossoyeur de 33 ans, considéré par les enquêteurs comme la «tête de réseau».

Ils dépouillaient les morts de leurs bagues, colliers et dents en or

Surveillé, cet homme qui travaillait «dans tous les cimetières de l'agglomération» a été surpris en train de démanteler des caveaux, mettre les stèles et piliers de côté et les livrer à des marbriers avec son camion de service, a raconté le responsable policier. Son ancienne concubine a de son côté été repérée «en train de vendre des dents en or» chez Or en cash, spécialiste du rachat des métaux précieux. Pour l'instant, elle n'a pas été mise en cause judiciairement, a précisé le responsable policier.

L'enquête, qui se poursuit sous commission rogatoire et pourrait entraîner d'autres arrestations, a conduit à l'interpellation jeudi de quatre fossoyeurs et d'un marbrier, dont le trafic dure depuis 2009 et ne concerne que les concessions en état d'abandon. 

Trois des fossoyeurs «dépouillaient les morts» de leurs bagues, colliers et dents en or, arrachées à la pince, alors que le quatrième «ne faisait que dans la marbrerie», a détaillé Jean-Marc Rebouillat. Faute de registre, le produit de leur trafic n'est pas encore connu.

Les suspects ont reconnu les faits

Les enquêteurs ont cependant saisi une enveloppe de 2000 euros remise en échange de l'or, principalement revendu à des gens du voyage sédentarisés, et surpris une transaction à 600 euros en échange du marbre. Chez le marbrier interpellé, ils ont placé sous séquestre 1500 mètres carrés de marbre dont la provenance est douteuse. Poli et retaillé, le marbre était revendu comme neuf à des familles endeuillées.

La loi impose en principe la destruction des monuments et emblèmes funéraires restés sur une concession abandonnée, qui doivent être concassés, tandis que les corps exhumés doivent être incinérés, selon Jean-Marc Rebouillat.

Entendus par la police, les cinq suspects ont reconnu les faits mais ont affirmé que ce «recyclage» du marbre était «une pratique institutionnalisée» et gratuite, considérée comme un «échange de bons procédés» entre fossoyeurs et marbriers. "

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