" Une démission de François Hollande sera le point d’orgue de nos Jours de colère, une démission républicaine que nous sommes fondés à demander. Voilà pourquoi.
Parce que le fait s’est produit par le passé. De Gaulle démissionna en 1969 quand il pensa que le lien de confiance entre lui et la nation était rompu, un précédent d’autant plus signifiant que le fondateur de notre Ve République n’aurait pas accepté la dénaturation des institutions qu’il avait créées.
Par le respect de l’esprit des institutions. Il s’agit d’une demande de démission, non d’un appel à la destitution, rendue nécessaire par les signes d’un mécontentement populaire grave et inégalé. L’exécutif se retrouve dans une situation d’impuissance où il en va de la sûreté de l’État. Ce n’est pas remettre en cause les institutions, car Hollande reste libre de son choix : poursuivre le mandat que lui a confié la nation ou l’interrompre parce qu’il estime ne plus pouvoir en assumer la charge.
Par la nature transformée de notre Constitution. La conversion au quinquennat et à la démocratie d’opinion nous a fait passer d’un système d’exécutif à deux têtes à un régime présidentiel. Le Premier ministre s’efface, sorte d’intermédiaire entre le législatif et l’exécutif. Le Président devient seul responsable devant les Français, d’où l’hyperprésidence à la Sarkozy et la dérive foutraque de Hollande dans la normalité où il voulait se cantonner. Ni un nouveau Premier ministre ni la dissolution de l’Assemblée ne résoudront les problèmes tenant au style présidentiel et à la politique contestée du gouvernement.
Parce que Hollande nous fait honte, en plus de nous désespérer. De son style où tout manque – la prestance, la brillance, la qualité de la langue – aux calculs politiciens consistant à souffler sur les braises du communautarisme pour continuer à gouverner des Français au bord de la guerre civile.
Parce qu’il reste un chef de parti sans charisme ni autorité dont tout l’art consiste à gérer des courants, qu’il est dénué des qualités d’un chef d’État et qu’il ne semble pouvoir un jour les acquérir, et que des fêlures personnelles troublantes suscitent des craintes sur sa capacité à conduire le pays par gros temps.
Parce qu’entre tiers-mondisme angélique et jusqu’au-boutisme casqué, il rappelle Guy Mollet, et qu’il n’y aura de général de Gaulle providentiel pour sauver le pays de l’abîme où il est en train de le précipiter.
Enfin par la vilenie ultime du personnage laissant Taubira et Valls jouer avec l’unité de la nation. L’une, choisie pour sa capacité à diviser, en raison de son passé indépendantiste et communautariste, ses positions démagogiques sur la politique pénale et la famille. Hollande en attendait des dérapages, pour mieux crier au racisme ou au fascisme et atomiser l’opposition. L’autre, qui fait du Sarkozy en pire, jouant de tous ses réseaux d’influence pour obtenir Matignon, utilisant les Roms comme boucs émissaires et ainsi séduire au centre, puis en appelant à la République en danger contre Dieudonné l’antisémite pour se rabibocher avec la gauche de gouvernement. "
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