" Je souhaitais évacuer l’immense peine qui m’envahit depuis l’annonce du décès de mes deux collègues féminins gendarmes.
Je ne peux m’empêcher d’être en colère et d’avoir le goût du
sang dans la bouche. Il n’y a plus aucune limite chez cette partie de la
population qui semble avoir acquis ses valeurs dans un univers
virtuel ; mais tellement réel pour les familles de leurs victimes !
J’apprends que Abdallah Boumezaar pourrait être mis en examen
avec sa compagne. Il était incarcéré jusqu’au mois de septembre
dernier ! Il s’agit d’un multirécidiviste incontrôlable qui bénéficie de
l’abandon d’une justice étouffée par un pouvoir politique
bien-pensant ! Quel est l’intérêt d’une information judiciaire face à de
tels actes ? Demander à des gendarmes d’auditionner des membres de sa
famille afin de pouvoir dire que c’est un adulte qui a connu une enfance
difficile ? Lui trouver des circonstances atténuantes ou un début
d’explication à son acte barbare ? Dépenser une fois de plus l’argent du
contribuable pour influer sur la décision de la cour d’assises ?
Connaître, à travers des expertises et contre-expertises, les angles de
pénétration des balles avec lesquelles il a tué les gendarmes ? Avec un
peu de chance les délais des expertises lui permettront de ressortir
avant son jugement et de pouvoir fuir ; voire faire de nouvelles
victimes pour devenir une star du petit écran !
Le ministre de l’intérieur nous explique que la nation va rendre
hommage à nos deux collègues décédées alors que dans le même temps M.
HOLLANDE souhaite abolir les peines plancher qui « sont contraires au
principe de l'individualisation des peines». La justice publique est
venue brider la justice privée en lui promettant d’être dissuasive et de
protéger l’individu. Où en sommes-nous aujourd’hui ? 90€ pour un
dépassement de 6 km/H en agglomération avec un système de recouvrement
plus onéreux que la créance et une violence galopante épargnée par un
pouvoir condescendant...
Je suis chef de groupe enquêteur en unité de recherches au sein
de la gendarmerie nationale (l’Institut pourra relayer vos messages car
je me suis clairement identifié auprès de lui et il a pu vérifier mon
appartenance à l’institution). Je sors de mon devoir de réserve et de
mon anonymat pour crier ma colère. Je suis âgé de 40 ans et cela fait
maintenant 18 ans que j’accompagne les victimes. Je me suis investi
corps et âme durant plusieurs années de mon existence pour mon métier et
au détriment de ma famille. Je ne regrette aucun de ces moments offerts
aux victimes et à leur famille. Aujourd’hui je ne me reconnais plus
dans ce système régenté par les statistiques et qui permet aux
délinquants de faire partie du paysage audiovisuel entre deux sujets
d’information au journal télévisé ; quand ce n’est pas entre deux
publicités !
Nos représentants ont le devoir de nous protéger des prédateurs
qui menacent la cité. Je me tourne vers chacun d’entre vous messieurs et
mesdames nouvellement élus. Rappelez-vous que vous avez promis de
défendre les intérêts et de garantir les droits de chacun de vos
concitoyens. Comment pouvez-vous tolérer et permettre de telles choses
qui durent maintenant depuis de si nombreuses années ! Les policiers et
les gendarmes sont-ils en guerre ? Doivent-ils mener le combat de la
paix publique seuls ? Ne serions-nous pas en droit de brûler des
voitures ou des containers à poubelles pour être entendus à notre tour ?
Est-ce ainsi que vous apportez votre soutien aux garants des libertés
individuelles ?
Je croise les doigts régulièrement pour que l’un de mes proches
ne soit pas victime d’un tel individu car je sais que cela aura pour
conséquence de m’anéantir. Dois-je prendre les armes pour protéger ceux
qui me sont chers ?
Je crains malheureusement que notre justice ne soit de plus en
plus défaillante dans les années à venir. J’invite donc toute personne,
qui aura pris connaissance de ce mail, à rejoindre l’Institut pour la
justice et à inviter les membres de son entourage à faire de même.
Ma colère et mon inquiétude ne sont malheureusement pas apaisées
à l’issue de ce message mais mes pensées vont aux proches de mes deux
collègues décédées. "
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire