dimanche 25 août 2013

IMPOTS : LE PS NE S'ENTEND PLUS

" Moment de flottement sur le Vieux-Port. L'annonce par le ministre de l'Écologie, Philippe Martin, de la création d'une «contribution climat-énergie» a pris de court les socialistes. Et jeté un froid à La Rochelle, à l'université d'été du PS. Vendredi matin, au petit déjeuner, deux ministres, Benoît Hamon et Stéphane Le Foll, ne cachaient pas leur surprise devant cette annonce marseillaise, après l'évocation par Pierre Moscovici puis Laurent Fabius du «ras-le-bol fiscal» des Français.

«Il faut rapidement communiquer sur le contenu d'une mesure qui stresse les classes moyennes et populaires», commentait Hamon. «Verdir la fiscalité ne doit pas revenir à une hausse des prélèvements.» Même gêne de Stéphane Le Foll: «Je ne suis pas au courant. Philippe Martin arrive ce soir, je vais aller le voir!» Sans se prononcer sur le fond de la mesure, le mi­nistre de l'Agriculture a lui aussi mis en garde contre un alourdissement de la pression fiscale: «Il faut être vigilant à ne pas passer d'un effort compris par les Français à quelque chose qui ne serait pas accepté.» Pour ce proche du président, la «fiscalité comportementale» ne fait «pas avancer la cause écologique».

Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler le contenu d'une douloureuse réforme des retraites - avec probable hausse de la CSG -, l'annonce de cette nouvelle «contribution» ne pouvait pas tomber plus mal. À la mi-journée, les socialistes ramaient pour déminer, répétant en boucle qu'il ne s'agissait pas d'un impôt supplémentaire mais d'un moyen de «verdir des taxes déjà existantes».
«C'est une décision du premier ministre. Point barre!»

Mais dans les allées de l'espace Encan, les socialistes ne cachaient pas leur agacement devant cette annonce surprise, jugée mal venue sur fond de couacs gouvernementaux et alors que certains plaident pour revenir sur la fiscalisation des heures supplémentaires. «Je n'ai pas l'impression que beaucoup étaient au courant», s'étrangle un élu PS. «C'est une vraie connerie de com', s'agace un conseiller ministériel. Martin s'est pris les pieds dans le tapis.» À Matignon, on as­sume: «C'est une décision du premier ministre. Point barre!»
Arrivé dans l'après-midi, le ministre de l'Écologie, un brin fébrile, a tenté de dégonfler la polémique: «Si c'était une taxe nouvelle, moi-même je serais contre, comme j'étais contre la taxe carbone de Nicolas Sarkozy.» Martin explique que cette mesure, «dispositif de verdissement de la fiscalité», n'aura «aucune incidence en termes de pression fiscale pour les Français». Avant lui, Pierre Moscovici avait expliqué que l'objectif du projet de loi de finances 2014 était «le redressement économique, tout en redressant les comptes publics». «Notre objectif, c'est de faire le moins de prélèvements possibles en 2014. Puis en 2015, arriver à une stabilisation des prélèvements obligatoires», a dit le mi­nistre de l'Économie.

Ces précisions tardives ont-elles été utiles? Pas vraiment. François Rebsamen, patron des sénateurs socialistes, juge qu'une «nouvelle taxe» écologique serait «punitive». «Attention aux foyers modestes», prévient la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti. Quant à Ségolène Royal, qui se veut la porte-parole du terrain, elle a multiplié les mises en garde. La présidente de Poitou-Charentes propose un «moratoire pour ne pas augmenter les impôts» et ne pas plomber davantage le pouvoir d'achat et la timide reprise. «L'écologie ne doit pas être une punition. La fiscalité écologique, ça peut être baisser les impôts sur les produits propres. Pourquoi toujours augmenter? (…) Ça n'est pas le moment de mettre des impôts supplémentaires.»

«Attention au trop-plein, prévient à son tour le conseiller régional d'Ile-de-France François Kalfon. Pour les Français la coupe est pleine. Ne leur donnons pas de signaux anxiogènes.» Quant à l'aile gauche, elle ironise sur ce nouveau raté. «On est dans le yaourt», soupire Emmanuel Maurel, leader de Maintenant la gauche.
Sous le soleil rochelais, qui s'assombrissait en fin de journée, les militants n'étaient pas plus rassurés: «On a différentes taxes qui s'accumulent sans cohérence et donnent une impression de matraquage», se désole Frédérique, militante de l'aile gauche du PS, qui plaide pour «une grande réforme fiscale». Rebsamen, en vieux sage, résume: «Elle va être ­compliquée, la rentrée!» "


Même l'Europe s’inquiète de la montée des prélèvements fiscaux en France. Ca n’empêchera pas le gouvernement d'augmenter ou de créer de nouvelles taxes ( CSG, taxe éco... ). Celles qui sont déjà en place ne disparaîtront pas ( on a jamais vu une taxe disparaître ) et il suffira de jouer avec les taux ou les plafonds pour faire croire qu'on n'en crée pas d'autres. Le résultat sera des prélèvements toujours plus lourds pour ceux qui travaillent pour favoriser et entretenir le reste de la population. Mais je vous rassure, la qualité de vie de nos élus ne diminuera pas pour autant...

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