" Le père de Leonarda Dibrani, la collégienne expulsée de France avec sa famille, a déclaré jeudi à Reuters avoir menti aux autorités françaises sur l'origine kosovare de sa femme et de ses enfants pour tenter d'obtenir l'asile.
"Toute la famille, ma femme et mes enfants, sont nés en Italie. Ils n'ont rien à voir avec le Kosovo", raconte Reshat Dibrani à Reuters. "Ils sont nés en Italie et puis nous sommes venus en France. Nous avons menti aux autorités en disant que nous étions du Kosovo."
"Nous demandions l'asile en France et nous avons dû détruire nos papiers italiens pour ne pas être renvoyés en Italie", a précisé en albanais cet homme de 43 ans. "Nous avons dit que nous avions fui le Kosovo." Le gouvernement kosovar verse une aide mensuelle de 150 euros pour leur hébergement au deuxième étage d'une maisonnette dans un quartier populaire de Mitrovica, ville du nord du Kosovo.
"Nous ne savons pas quoi faire avec cette famille. Elle n'est pas du Kosovo", confie un responsable kosovar sous couvert de l'anonymat. "Il n'y a que le père qui soit né au Kosovo."
Reshat Dibrani dit avoir quitté le Kosovo en 1973 ou 1974 et être prêt éventuellement à y rester, mais pas ses enfants.
"Les enfants ont peur parce qu'ils ne connaissent pas la langue, ici. Ils pleurent nuit et jour. Ils disent, 'Papa, qu'est-ce que tu nous as fait ?' Je leur dis que ce n'est pas ma faute mais celle de la France", déclare-t-il. La maisonnette est envahie de journalistes français. Entourée de ses frères, Leonarda revient sur l'épisode qui émeut et divise la gauche au pouvoir, en France.
"La police m'a prise par la main en me disant, 'Il n'y a pas de temps, il faut y aller", raconte-t-elle à Reuters.
"Ici, je ne parle pas la langue, je ne la comprends pas, j'ai peur que les gens se moquent de moi", poursuit-elle. "Ma maison est en France. En France, j'ai tout, mes amis, mon petit ami, mes professeurs, mon école, mon avenir (...) Je n'ai rien ici. Je ne sais pas pourquoi je suis au Kosovo."
Personne dans la famille ne semble en effet parler albanais. Les enfants parlent français, italien et un peu rom. Leurs noms - Maria, Leonarda, Roki, Ronaldo, Hasani et Medina - sonnent pour la plupart italien.
Selon la presse française, le père a eu en France des démêlés avec la justice pour des violences présumées sur sa fille et de petits larcins, et n'a guère montré en quatre ans de présence sur le sol français de volonté concrète d'intégration.
Dans la petite cour derrière la maison, l'homme coupe du bois. "J'ai été expulsé seulement un mois avant de recevoir la permission de rester", raconte-t-il. "Nous n'avons pas eu la permission parce que nous sommes Roms."
"Notre intention est de revenir (en France) le plus vite possible parce que nous n'avons rien, ici", ajoute-t-il. Selon la préfecture du Doubs, la famille Dibrani était entrée irrégulièrement en France en janvier 2009. Leur demande d'asile a été rejetée en août 2009, puis en appel en janvier 2011. Une demande de réexamen de leur dossier a été rejetée. Après un refus de séjour assorti d'une obligation de quitter le territoire prononcé en septembre 2011, dont la légalité a été confirmée en janvier 2012, le jugement a été confirmé en appel en février 2013, précise-t-elle.
Le père a été expulsé le 8 octobre de France. La mère et ses six enfants le 9 octobre. "
Et dire qu'il y a des jeunes cons manipulés qui manifestent pour ces menteurs afin de sécher les cours !
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