" Dans la nuit de dimanche à lundi, l’église saint Vincent-de-Paul du quartier Ozanam a été la cible d’un incendie d’origine volontaire. Des objets de liturgie ont été détruits. Le feu a également endommagé le chœur et la sacristie.
«On s’indigne toujours avec force et détermination lorsque l’on touche à une synagogue ou à une mosquée». Le visage fermé et la voix grave, Jean-Claude Pérez a condamné hier après-midi, avec la plus grande fermeté, «l’acte scandaleux et intolérable» dont la chapelle saint Vincent-de-Paul a été la cible dans la nuit de dimanche à lundi. «Je trouverai scandaleux que l’on banalise un tel acte lorsqu’une église est touchée», martèle encore le député-maire, devant des objets de culte noircis par les flammes et rendus difformes sous l’effet de la chaleur.
Vandalisme (cambriolage suivi d’un incendie pour effacer les traces ?) ou acte prémédité, les services de police qui ont ouvert dès hier matin une enquête, n’excluent pour le moment aucune hypothèse, mais il ne fait aucun doute que le feu a été mis de façon délibérée. En effet, la porte principale du petit édifice, construit à la fin des années 50, a été forcée à au moins quatre endroits. Et c’est vers 3 heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi, qu’un riverain, sentant une forte odeur de brûlé, a alerté les secours.
«Un acte parfaitement inexcusable»
Si les pompiers ont pu limiter la propagation des flammes, les dégâts à l’intérieur de l’édifice sont importants. La structure en béton du bâtiment a cependant permis d’empêcher l’embrasement total de la chapelle.
Installée dans un quartier «sensible», l’église saint Vincent-de-Paul n’aurait jamais fait, selon le père Didier Escouperié, l’objet de menaces particulières. «On a eu une fois des petits cailloux placés dans les serrures, mais jamais rien de grave», se souvient l’homme d’église. «Des gamineries ! reprend le député-maire, mais là ce ne sont plus des gamineries».
À quelques mois d’échéances électorales et dans un climat général de plus en plus délétère, l’indignation est perceptible. «C’est un acte parfaitement inexcusable», affirme pour sa part le sous-préfet Sébastien Lanoye, venu lui aussi apporter son soutien à la communauté catholique, au nom de l’État. Luc Caraguel, le vicaire général du diocèse, manifeste la même indignation. «La liberté de culte, rappelle-t-il, est aussi un des éléments de la liberté tout court», s’empressant d’ajouter qu’il ne fallait «pas stigmatiser un quartier ou une population» et qu’il convenait «de garder la tête froide» face à cet événement. Disposant encore de peu d’éléments pour identifier le ou les auteurs de cet incendie volontaire, les services de police ont indiqué qu’ils renforceraient les patrouilles dans le quartier. "
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