" Les élites françaises, méprisent encore profondément le savoir Internet ( je dînais récemment avec un journaliste reconnu sur la place de Paris, qui me demandait : " mais quel est l’impact d’Internet, en fait ? " sous-entendu : "impact nul" ), ont sanctuarisé l’occupation du Net par ceux qu’elles ne veulent pas recevoir dans leurs salons ou sur leurs plateaux de télévision. A force de mépriser les "dissidents", à force de les diaboliser, de les stigmatiser, de les vouer aux gémonies de l’Histoire (nous avons tous en mémoire les propos du matinalier de France Inter, Patrick Cohen, sur ceux qu’ils jugent indésirables), l’élite française a construit une sorte de muraille de Chine entre l’expression Internet et l’expression médiatique officielle.
Sur les médias officiels, l’élite française vit dans ses certitudes inébranlables, dans son quant-à-soi policé, loin des préoccupations quotidiennes des Français. Les médias officiels (presse écrite nationale comprise), c’est le paradis de la bien-pensance, de la pensée unique, des vérités assénées au mépris des évidences, et surtout de l’anesthésie permanente de l’esprit critique. Au fond, c’est le théâtre de la Cour de Versailles.
Internet, par réaction, sert de refuge à tous les autres : les dissidents, les décrypteurs, les lanceurs d’alerte. L’élite française a décidé d’y cantonner, dans une indifférence méprisante, la fachosphère qu’elle déteste, tant, bien entendu, que cette fachosphère est minoritaire. Les ralliements de 1940 ont montré comment ces murailles de Chine sont fragiles par grosses intempéries.
Ce calcul est une grave erreur, parce qu’il montre bien que la crise spirituelle que la France traverse n’est pas liée à un problème économique, mais à une rupture dans les modes de pensée, de communication et d’expressions entre une élite de plus en plus obsolète, et de plus en plus accrochée à ses privilèges hors d’âge, et des mouvements émergents dans la société, où le rejet du système officiel passe une alliance tactique avec le décryptage d’une autre réalité.
Ainsi naissent les révolutions. " "
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