" Deux ans et demi après le déclenchement de ce que les experts, relayés avec un empressement naïf par les médias, qualifiaient de printemps arabe, force est de constater – les faits le démontrent chaque jour davantage – que le monde musulman a engagé une tout autre révolution, et se dirige irrémédiablement en ce début de XXIème siècle vers l’hiver islamiste. Il faut même admettre lucidement que nous sommes, finalement, entrés depuis le 11 septembre 2001 dans un processus de confrontation déterminée mené par les tenants de l’islam contre l’Occident et donc contre la démocratie et contre tout ce qui n’est pas musulman dans le monde. Cette démarche belliqueuse et incendiaire nous conduit progressivement vers une guerre des civilisations et ne pas vouloir y reconnaître l’application d’une stratégie réfléchie qui nous y mène inéluctablement est une faute qui prépare des lendemains douloureux non seulement hors des frontières du monde occidental pour les non-musulmans, mais également à l’intérieur de ces dernières et, pour ce qui nous concerne, dans chacun de nos pays européens.
Hors de nos territoires, le rejet de ce qui n’est pas musulman n’est pas nouveau, mais il faut reconnaître que depuis le déclenchement de cette révolution du monde arabo-musulman qui est née pourtant de la misère et d’une aspiration à une vie meilleure, nous assistons, en fait, à une radicalisation alarmante des esprits et des comportements. Cette radicalisation conduit à des exactions inacceptables exercées sur les chrétiens en particulier pour la simple raison qu’il représenteraient l’Occident du fait de leur religion, alors qu’ils sont nés sur ces terres conquises par l’islam. L’instauration de régimes islamistes confortée récemment par les urnes a fait le deuil de l’idéal de pluralisme et de tolérance auquel certains aspiraient. La reprise en main par des mouvements islamistes bien structurés mais fanatisés et haineux pour tout ce qui n’est pas musulman vise tout simplement à ramener ces pays treize à quatorze siècles en arrière en cherchant à exclure, au besoin en les éliminant tout simplement, ces chrétiens qui les ont précédés sur ces territoires mais qui sont aujourd’hui minoritaires. Depuis bien longtemps déjà, la majorité des pays de culture musulmane ne tolère aucune autre religion et contrôle étroitement les non-musulmans. Une fatwa du chef suprême du wahhabisme stipule même que les églises doivent être détruites dans la péninsule arabique. Quant à ceux qui officiellement reconnaissent la liberté religieuse, ils ne l’appliquent pas. Et aujourd’hui, les hommes épris de liberté doivent dénoncer l’accentuation et l’accélération de la mise en œuvre de cette pression qui s’exerce sur les chrétiens et qui se traduit en fin de compte par une épuration ou un nettoyage sinon ethnique, du moins culturel, ce qui revient au même car il constitue un crime contre l’humanité. Et cela se déroule dans l’indifférence la plus totale de nos médias quand l’information qu’ils diffusent n’est pas manipulée ou partiale pour des raisons qu’il est difficile de comprendre. Que ce soit en Egypte, en Irak, en Tunisie, en Algérie, au Nigéria, au Soudan, en Arabie saoudite, en Libye, au Yémen, à Bahrein, au Pakistan, en Syrie, pour n’évoquer que ces pays, l’hiver s’installe avec notamment l’application de règles inspirées de la charia, la multiplication d’interdictions en tous genres, le refus de reconnaître le droit des femmes ainsi que des minorités en particulier chrétiennes. Ces dernières de plus en plus méprisées, humiliées, persécutées, massacrées sont poussées à l’exode dans un silence assourdissant et coupable de la communauté internationale ainsi que de nos médias et de nos gouvernants. Quant à nos intellectuels ordinairement prompts à se porter au secours des minorités persécutées, dans ce cas précis, ils se taisent lâchement. Bien plus, s’agissant du cas de la Syrie aujourd’hui sous les projecteurs de l’actualité, l’Union européenne, la France en tête, par sa décision imprudente et irrationnelle de lever l’embargo sur les armes au profit des insurgés favorise l’accession au pouvoir des islamistes les plus radicaux avec ses conséquences immédiates sur les conditions d’existence des minorités, notamment chrétiennes, vouées à la mort ou à l’exil. Par contagion dans la région, le Liban risque d’être la prochaine victime. Et nos médias écrits et audiovisuels participent à ce processus criminel en se laissant manipuler ou en ne s’imposant pas un devoir d’impartialité dans la recherche de l’information. Leur source privilégiée, sinon unique, est l’ “ Observatoire syrien des droits de l’homme ” dénomination respectable aux oreilles des médias occidentaux, mais observatoire qui n’a absolument rien à voir avec la Ligue internationale des droits de l’homme. Il s’agit, en effet, d’une émanation des Frères musulmans et cet observatoire est dirigé par des militants islamistes installés à Londres et financés par des fonds saoudiens et qataris.
A l’intérieur même de nos territoires, une étape importante a incontestablement été franchie le 11 septembre 2001, sur le sol des Etats-Unis, avec une série d’attentats barbares dont le plus spectaculaire a entraîné la mort de près de 3000 innocents à New York, au World Trade Center. Cette action déterminée et préparée de longue date, et donc planifiée, témoigne du fait qu’elle n’était pas isolée dans sa conception mais qu’elle s’inscrivait bien dans une stratégie réfléchie contre l’Occident et la démocratie. Elle était d’ailleurs suivie (cela confirme l’existence de cette stratégie) par d’autres actions concertées, elles aussi, et meurtrières en Europe cette fois, à Madrid, le 11 mars 2004, à l’heure de pointe matinale avec le déclenchement simultané d’une dizaine de bombes dans des gares provoquant 200 morts et 1400 blessés, et à Londres, le 7 juillet 2005, avec quatre bombes visant également les transports publics et entraînant 56 morts et 700 blessés. Mais il faut bien admettre que ces actions barbares nécessitent l’implantation dans nos pays de réseaux djihadistes dont les agissements ont pu, pour certains, être contrariés depuis cette date par les services de renseignement occidentaux appelés à collaborer plus étroitement en matière de lutte contre le terrorisme. C’est pourquoi, il semble que depuis peu, une nouvelle initiative ait été décidée dans le choix des moyens et des actions à mener par des individus fanatisés, agissant individuellement, ce qui rend plus difficile leur neutralisation avant le passage à l’acte par les services de sécurité. Cela a été notamment le cas avec l’attentat récent au cours du marathon de Boston, aux Etats-Unis. En France, Mohammed Merah,, jeune Français d’origine algérienne, en est l’illustration parfaite. Il réussit, avant d’être neutralisé, à assassiner sept personnes dont trois militaires. L’objectif est toujours le même : semer la panique dans la population et tuer des occidentaux au nom d’Allah. Et des Merah, il en existe aujourd’hui des centaines dans nos cités sensibles. En Grande-Bretagne, à Londres, ce même scénario vient de se reproduire récemment de façon horrible, en pleine rue, avec l’assassinat au nom d’Allah d’un soldat rentré d’Afghanistan par deux islamistes de nationalité britannique mais d’origine nigériane. Ce drame a failli se répéter à Paris, quelques jours plus tard, avec l’agression, toujours au nom d’Allah, d’un militaire participant à une patrouille dans le cadre de Vigipirate par un islamiste de nationalité française. Ces dernières actions radicales semblent présenter au moins un point commun: elles sont exercées contre l’institution militaire. Par ailleurs, certaines sont conduites par des nationaux convertis récemment à l’islam. C’est dire les capacités de recrutement de cette nébuleuse islamiste dans nos cités européennes et l’efficacité de l’endoctrinement de ces nouveaux djihadistes. Mais ce n’est là que la partie visible de l’iceberg. Car dans ce domaine également, nos médias écrits et audiovisuels s’autocensurent en ne relatant pas des événements graves qui témoignent pourtant de cette volonté déterminée de frapper l’Occident et d’imposer l’islam. En effet, pour ne prendre que des exemples très récents, pourquoi sont-ils silencieux lorsqu’un musulman tente, au nom d’Allah, d’égorger un gendarme dans les locaux mêmes de la compagnie de gendarmerie de Roussillon, dans le Vaucluse ? Rentré depuis trois jours d’un pèlerinage à La Mecque, voulait-il mettre en pratique des préceptes peut-être rappelés lors de ce séjour et peu enclins à, sinon aimer, du moins côtoyer son voisin non-musulman ? Pourquoi sont-ils silencieux lorsqu’un prêtre est agressé violemment par plusieurs individus dans un quartier d’Avignon qui a été progressivement pris en main par des gens de religion musulmane ? Nous avons là l’exemple de ce qui se produit sur le territoire national et qui conduit à la constitution d’enclaves où ne résident presque plus de non-musulmans et où les lois de la république ne s’appliquent plus. C’est ainsi que refermée sur elle-même, une grande partie de cette jeunesse issue de l’immigration a fait de Merah un héros-martyr de l’islam. Nous récolterons bientôt, malheureusement, les résultats d’une quarantaine d’années d’imprévoyance et de laisser-faire de nos responsables politiques.
Mais cette confrontation annoncée résulte, il faut être lucide et réaliste et ne pas nier l’évidence pour refuser d’agir pour le bien commun, de l’opposition de deux cultures antagonistes et incompatibles. L’une, issue du christianisme qui n’est pas seulement le trésor des chrétiens, mais l’héritage commun de tout le continent européen, et même au-delà, terreau fertile qui a enfanté la liberté de penser et les droits de l’homme, l’autre, l’islam, qui ne reconnaît, lui, que les droits de Dieu. La différence capitale entre ces deux cultures réside dans la distinction, d’un côté, et la confusion, de l’autre, du spirituel et du temporel, du sacré et du profane, ce qui les rend totalement incompatibles. La distinction entre la foi et la raison, n’existe pas pour l’islam car la confusion entre sacré et profane lui est consubstantielle. Avec le « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », c’est l’acceptation de l’existence de deux royaumes, le premier ici-bas, le second dans l’au-delà. C’est ainsi que le christianisme a rendu possible l’instauration d’un espace politique autonome en Occident. Rien de tel avec l’islam qui exclut la séparation des deux sphères, sacré et profane. S’il fallait d’ailleurs trouver une seule explication au développement des nations occidentales dont les racines plongent dans le christianisme, c’est bien là qu’il conviendrait de chercher. L’islam, lui, en ne privilégiant que la foi et en excluant la raison, a maintenu les peuples qui s’en réclament dans l’ignorance et dans la misère, ce qui entraîne aujourd’hui des frustrations aggravées par la facilité d’accès à l’information par les moyens actuels de diffusion. C’est ce qui fait dire à Samuel Huntington « le problème de fond pour l’Occident n’est pas le fondamentalisme islamique, mais l’islam, une civilisation différente dont les peuples sont convaincus de la supériorité de leur culture et sont obsédés par l’infériorité de leur pouvoir». "